alain adler
La photographie
de cinéma
sur un plateau
Photo : © Alain Adler – Claude Rich (1929-2017), acteur français et Anna Karina (1940-2019), actrice franco-danoise, sur le tournage du film « Ce soir ou jamais » de Michel Deville. France, 1961.
Observer mais être invisible
Il porte le même prénom que le beau et arrogant, Alain Delon qu’il photographia sur le tournage du film Mélodie en sous-sol.
Alain Adler (1923-1997) est né en Hongrie dans une famille juive qui immigre à Paris dans les années 30. Il entre dans la résistance dès 19 ans en 1942, en intégrant les réseaux FTP-Moi puis FFI.
Au lendemain de la Libération, il devient journaliste en écrivant dans les colonnes du magazine Renouveau. Il se tourne très rapidement vers la photographie pour compléter ses articles. Il est envoyé en reportage sur les plateaux de cinéma et entame une collaboration régulière avec les magazines l’Avant-garde, Ciné Révélation et Regards, dans lesquels la photographie et le 7ème art tiennent une place prépondérante.
Du travail d’Alain Adler, il ne subsiste que la période 1954 à 1964, décennie riche en productions où d’après-guerre. La Nouvelle Vague émerge à la suite et en opposition au cinéma classique. Il ne travaille qu’en argentique et en noir & blanc. Époque bénie où on ne prenait pas 1000 clichés en numérique pour en garder 10…
Les stars emblématiques du moment – ou en devenir – défilent devant l’objectif du photographe comme Jean Seberg, Brigitte Bardot, Anna Karina, Bernadette Laffont, Corinne Marchand, Jean Gabin, Alain Delon, Jean-Pierre Léaud, Jean-Claude Brialy ou encore Jean-Paul Belmondo.
Il faut avouer qu’être photographe de plateau sur des films et une mission délicate car Il faut tout observer mais surtout être invisible. Il ne faut surtout pas gêner l’équipe au travail et les comédiens. Le meilleur moment est celui de la pause ou des changements de décor. Les acteurs se détendent alors et se dépouillent de leur personnage, ils se laissent approcher et photographier surpris, amusés ou accaparés par une discussion à l’exemple de Jean Gabin et Bourvil sur le tournage de La traversée de Paris. Le cliché de Jean-Paul Belmondo en sous-vêtements et au téléphone, sur le tournage de Pierrot le fou, est un véritable instantané d’un moment d’intimité.
Photo : © Alain Adler -Alain Delon (né en 1935), acteur français sur le tournage du film « Mélodie en sous-sol » d’Henri Verneuil. France, 14 décembre 1962.
La très élégante Audrey Hepburn, habillée comme à l’accoutumée par son grand ami, le couturier Hubert de Givenchy, semble attendre les consignes du brillant réalisateur Billy Wilder, alors qu’elle tourne Love in the afternoon.
Alain Adler pris 12.000 clichés, durant sa carrière, cela semble presque incroyable ? C’est l’agence Roger-Viollet qui s’est portée acquéreur de ces clichés en 1990. Ils sont conservés par la Bibliothèque Historique de laVille de Paris (BHVP) et diffusées en exclusivité par la Galerie Roger-Viollet.
Elaborée en collaboration avec Guillaume Adler, neveu du photographe, cette exposition présente plus de 80 tirages contemporains numérotés, en édition limitée.
Tous les amateurs du 7ème Art, se doivent de faire une halte à la Galerie Roger-Viollet et par là même, s’immiscer sur les plateaux de tournages de différents films appartenant à la mémoire collective du cinéma.
Un beau voyage dans le temps…
« Alain Adler, la photographie de cinéma sur un plateau » – jusqu’au 24 juin 2023 à la Galerie Roger-Viollet. 6 rue de Seine 75006 Paris –
Tel : 33+(0)1 55 42 89 00 – galerie@roger-viollet.fr
Photo : © Alain Adler – Jean-Paul Belmondo (1933-2021), acteur français sur le tournage du film « A bout de souffle » de Jean-Luc Godard (1930-2022). France, septembre 1959.
Photo : © Alain Adler – Jacques Marin (1919-2001), Jean Gabin (1904-1976) et Bourvil (1917-1970), acteurs français sur le tournage du film « La Traversée de Paris » de Claude Autant-Lara. France, 1956.