Au printemps des monstres
L'histoire d'un meutrre
Photo : © Points
910 pages d'intrigue
Voilà un livre qui retient l’attention dans les rayons des librairies. Tout d’abord le titre : Le printemps des monstres. Puis, la couverture en noir et blanc, avec un chat noir et une femme brandissant un stylo et enfin, l’épaisseur car le livre fait 910 pages. On se demande ce qu’il contient vu le volume ?
L’auteur, Philippe Jaenada, s’est intéressé à l’histoire d’un meurtre au printemps 1964 d’un petit garçon de onze ans, Luc Taron, retrouvé mort asphyxié dans un bois au pied d’un arbre. Cet assasinat provoque une émotion certaine dans le pays quand un enragé inonde les médias et la police de lettres de revendications (57) signées, « L’Étrangleur ».
Finalement, c’est un infirmier aide soignant à l’hôpital Psychiatrique de Villejuif et apparemment sans histoire, qui confesse le crime. Il est arrêté et échappant à la peine de mort car son avocat plaide la folie, il fut condamné à la prison à perpétuité. Il restera derrière les barreaux durant 41 ans, ce qui constitue l’une des plus longues condamnations de France. Sa femme Solange, souffrant de troubles psychiques fut internée en hôpital psychiatrique à plusieurs reprises.
L’auteur, Philippe Jaenada, à l’humour corrosif, se penche sur ce fait divers et dissèque la vie de Lucien Léger mais aussi celle du beau-père du petit Luc Taron, Yves Taron et de Suzanne Taron la mère. Après l’arrestation du tueur commence une bataille médiatique entre Lucien Léger et Yves Taron, les deux avides de notoriété. L’un se glorifiant de son crime et l’autre sur-jouant ses émotions. Seule la mère garde un semblant de dignité mais suite à l’enquête on découvre de nombreuses choses sur le couple mais pas seulement. Les avocats se succèdent aux côtés de Lucien Léger avec des motifs bien précis et plus ou moins glorieux.
Philippe Jaenada reconstitue le drame du début à la fin, il se livre à un travail impressionnant de journaliste, fouillant les archives, visitant les lieux encore existants, interrogeant les survivants. C’est un véritable enquêteur parsemant son récit de touches d’humour ce qui rend la lecture un peu moins tragique. Son écriture est vibrante d’intensité on à presque l’impression au fil des pages, d’assister à l’émission faites « Entrer l’accusé ». Il est difficile d’en dire plus sans trop en dévoiler tant le crime et le procès qui s’ensuivirent sont surprenants.
Bien entendu, ce livre pour les amateurs de faits divers et de par sa précision, est un « Must ».
C.C
Au printemps des monstres de Philippe Jaenada – Éditions Points – 908 pages -10,60 €