barbe bleue
Une satire à succès
Toutes les photos : © DR Opéra de Lyon
Un univers onirique et impertinent
L’opéra de Lyon a offert aux amateurs de musique, un moment délicieux avec cet opéra bouffe en trois actes, Barbe-Bleue de Jacques Offenbach. On a tendance à sous-estimer la musique d’Offenbach voire à l’ignorer, ce qui est absolument impardonnable tant sa musique nous met du baume au cœur, surtout en ces temps maussades et agités.
À la mise en scène et aux costumes, le brillant Laurent Pelly, devenu le spécialiste incontesté d’Offenbach avec Orphée aux Enfers poursuivi avec de nombreux classiques du maître de l’opérette dont dernièrement le fameux Roi Carotte qui nous avait régalé. On attendait donc ce nouveau spectacle avec intérêt et nous n’avons pas été déçu, il a ravi notre esprit et ébloui nos pupilles. Chantal Thomas a signé des décors attrayants tant au niveau des couleurs qu’avec certaines trouvailles comme une presse à sensation par exemple, représentée par des couvertures de magazines géants. Coloris subtils pour les décors donc mais également pour les costumes travaillés et réussis. Dans le palais, les tons acidulés ne sont pas sans rappeler les célèbres macarons de Ladurée.
Barbe-Bleue remis au goût du jour
Nous connaissons tous le conte de Charles Perrault, Barbe-Bleue, homme riche qui avait la particularité d’avoir une barbe de couleur bleue, accompagné d’une certaine laideur et qui avait la détestable habitude d’assassiner ses femmes. Il en eut sept. Si cette sanglante histoire inspira de nombreux écrivains comme Marie Darrieussecq, Amélie Nothomb ou encore Alphonse Daudet, la liste est longue et non exhaustive ; elle plu tout de suite à Jacques Offenbach, qui composa la musique sur un livret d’Henri Meilhac et de Ludovic Halévy. La première eut lieu en 1866 aux Théâtre des Variétés à Paris.
Laurent Pelly et son équipe connaissent leur Offenbach comme personne, ils le libèrent des aimables conventions qui l’étouffaient et le décapent jusqu’à sa férocité secrète. Sans craindre d’aller trop loin.
Une allégresse communicative
Le jeune chef d’orchestre James Hendry a dirigé l’orchestre et les chœurs de l’Opéra de Lyon avec une allégresse communicative. Le public se prenait à battre la mesure. Quant à la distribution, elle était impeccable avec dans le rôle de Barbe-Bleue, le ténor Florent Laconi et dans le rôle de Boulotte, Héloïse Mas, tous deux très applaudis. Il ne faut pas négliger loin de là, Jérémy Duffau en prince Saphir déguisé en paysan, Guillaume Andrieux dans le rôle inquiétant de Popolani et tous les autres chanteurs, qui se prêtèrent avec un plaisir évident au chant et à la danse.
Adepte du décalage comique et visuel, Laurent Pelly a, une fois de plus, conquis le public avec cet univers onirique et impertinent.
À venir :
La fille du Far West – de Giacomo Puccini – Le vendredi 15/20/23/28/31 mars 2024
La dame de Pique – de Piotr Illitch Tchaïkovski – Le samedi 16 mars 2024
Opéra de Lyon – Place de la comédie 69001 Lyon – Tel: + 33(0) 4 69 85 54 54 – opera-lyon.com
P.S / L’œuvre est résumée dans un petit livret de grande qualité et très utile.