baroque et Envoutant frankenstein

Un chef-d'œuvre absolu!

                                                         Toutes les photos : ©  Netflix 2025

Un esthétisme flamboyant

L’adaptation de Frankenstein au cinéma, du roman de Mary Shelley ne date pas d’aujourd’hui. Il y eut d’abord la version en noir & blanc de James Whale en 1931 avec Boris Karlhoff. En 1973, Andy Warhol produit La Chair de Frankenstein réalisé par Paul Morrissey avec sa « muse » Joe Dallesandro. En 1974, Mel Brooks offre au public une parodie très drôle avec sa version revisitée de l’histoire, Frankenstein junior avec Gene Wilder. En 1994, c’est au tour de Kenneth Branagh de proposer sa vision dans Frankenstein avec Robert de Niro.

Une dernière lecture admirable

La dernière lecture du roman, nous la devons à Guillermo del Toro avec son film Frankenstein présenté lors de la dernière Mostra de Venise et en avant-première, lors du dernier Festival Lumière de Lyon. Ce bijou cinématographique n’est pas distribué en salles de cinéma, juste sur la plateforme Netflix…

Une version baroque et époustouflante

Guillermo del Toro nous offre là une version baroque et époustouflante de l’œuvre. Dès les premières images, il nous entraîne dans un univers d’un esthétisme flamboyant aux décors et costumes somptueux. À l’instar d’un Federico Fellini, on oscille entre horreur, violence et beauté enivrante. L’horreur ne tient pas à l’apparence du « monstre » mais à la vanité du baron Victor Frankenstein (Oscar Isaac) qui décide de braver la science, la médecine et la foi en créant avec des morceaux de cadavres récupérés sur les champs de bataille, une créature à l’image de l’homme. Un blasphème à l’encontre de Dieu puisqu’il se substitue au Créateur.

La beauté confrontée à la laideur des sentiments

Ce film est impressionnant non seulement pour la beauté de la photographie (Dan Laustsen) et des costumes (Kate Hawley) et sa maîtrise parfaite, mais aussi pour l’interprétation remarquable du grand (1m96) Jacob Elordi en monstre. Si son physique est repoussant, il a une lueur dans le regard d’une douceur presque enfantine et d’une empathie dont est totalement dépourvu le docteur Frankenstein. Il n’est pas violent, à l’inverse des humains qu’il rencontre. Il ignore, et non sans raison, la cause de son rejet.

Ce film est aussi un palimpseste en faveur de la tolérance qui se fait de plus en plus rare. Guillermo del Toro, à travers cette œuvre bouleversante, compose une véritable symphonie d’émotions qui touche au génie.

Christian CHARRAT

 Frankenstein – de  Guillermo del Toro -2h30 – Exclusivité Netflix – netflix.co

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