Bollywood superstars

Histoire d'un certain cinéma indien

Affiche de l’exposition
Bollywood Superstars • Histoire d’un cinéma indien
© Illustration et graphisme : Gitanjali Rao / j6

Il n'y a pas que les paillettes et la danse dans le cinéma indien.

Le musée du Quai Branly – Jacques Chirac, propose au grand public une exposition insolite consacrée au cinéma indien.  Le public français l’avait découvert via le film Devdas en 2002.  Des cinéphiles plus pointus ont pu se confronter au cinéma indien avec un documentaire brillant, très kitsch et très drôle, Movie Mahal, qui fut diffusé sur Canal Plus et qui est, hélas, introuvable aujourd’hui. 

La diffusion de cet art dans le sous-continent coïncide avec la riche tradition indienne des arts populaires narratifs (peintures de conteurs itinérants, théâtres d’ombres, lanternes magiques). Cette tradition a fait sortir les dieux des temples pour les rapprocher de leurs fidèles : la quasi- déification des stars de l’écran procède largement de ces pratiques de visualisation du vénéré. 

Le public saisira par ailleurs combien les comédies musicales et les chorégraphies emblématiques de Bollywood s’inspirent de cette inclination indienne dans la concordance des arts – danse, théâtre, sculpture, peinture… 

Avec plus de 1500 films produits par an, dont une partie exportée sur tous les continents, l’Inde est aujourd’hui le premier producteur de cinéma au monde.

Mais dans ce pays, ce sont avant tout les interprètes adulés du public qui font le succès des films. Nul autre star-system au monde ne suscite une telle ferveur. Qu’elles soient installées ou montantes, les vedettes populaires ont la capacité d’émouvoir le spectateur d’un simple mot, d’un geste ou d’un regard.  Un film indien n’est pas accompli sans les chants et les danses des stars. Lata Mangeshkar (décédée en 2022 des suites de la Covid) et sa sœur Asha Bhosle sont d’immenses stars de la chanson. Les actrices se disent très honorées et fières si ces icônes chantantes et vieillissantes prêtent leur voix à leur personnage. Pour les hommes, Mohammed Rafi par exemple, était le chanteur vedette des playbacks.

Cependant, il n’y a pas que les paillettes et la danse dans le cinéma indien. Il y a aussi un cinéma d’auteur dont le réalisateur Satyajit Ray est à sa manière, une « superstar » reconnu dans le monde entier.

Le népotisme est omniprésent dans l’industrie du cinéma, les Kapoor par exemple, sont une dynastie d’acteurs et de producteurs qui jouent plus ou moins bien mais sont incontournables dans cet univers.  Il est dommage que l’exposition ne remonte pas jusqu’au années 50 où le manque de professionnalisme et le jeu outré des acteurs provoquent le fou rire.

Cette exposition se déguste comme une pâtisserie certes, très sucrée mais digeste même dans sa flamboyance kitsch.  Une visite s’impose, namasté !

Bollywood Superstars – Histoire d’un cinéma indien –  Jusqu’au 14 janvier 2024- Musée du quai Branly-Jacques Chirac -37 quai Branly – du mardi au dimanche de 10 à 19h30- Nocturne le jeudi jusqu’à 22h – Entrée 12 € – quaibranly.fr

Golden Voices From The Silver – Screen : Volumes 1,2,3 – Globe Style en vente sur discogs.com

Toutes les photos  © Mughal-E-Azam Kamuddin Asif, 1960 

Bollywood superstars

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