brigitte bardot
Ou « Le mépris » de la gloire
Photo : © 1963 Studiocanal – Compagnia Cinematografica Champion S.P.A.
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Femme ou mythe ?
Si vous êtes un passionné de cinéma, il faut vous rendre impérativement sur le site d’Arte et chercher les émissions de Luc Lagier sur le 7éme Art. Sous forme de pastilles menées tambour battant, Blow-up, narre la vie de tous les acteurs de ce cinéma qu’il aime tant et ce depuis une dizaine d’années déjà. Cet ancien critique de cinéma a le cerveau encombré d’images. Il décide de proposer son concept à la chaîne Arte, qui écoute avec intérêt sa proposition soutenue par des images de qualité. Il traite aussi bien du cinéma de Pedro Almodovar que de la Nouvelle Vague que Brigitte Bardot incarne dans Le mépris de Jean-Luc Godar. Il confesse une faiblesse sur le cinéma des années 30,40 due à son jeune âge. Il commente de sa voix radiophonique ses courts métrages passionnants et au montage vitaminé. Il comble non seulement les pupilles mais instruit le téléspectateur. Que demander de plus, qui était Brigitte Bardot ?
Brigitte Bardot, fascina la planète entière de par sa beauté mais elle fut aussi à l’origine de nombreuses polémiques, surtout en vieillissant. L’émission Rembob’Ina sur la chaine LCP, lui consacra un numéro spécial « Brigitte Bardot, femme ou mythe » où elle est confrontée à René Barjavel, Louis Bodard, Claude Sarraute, et François Nourissier, des figures intellectuelles de l’époque.
Elle est franche, spirituelle et assez loin de l’image d’idiote que le grand public avait d’elle, celle d’une mangeuse d’hommes pour ne pas dire autre chose. Ses divers amants étaient toujours beaux (elle avait un goût certain) sauf, Serge Gainsbourg, qui fut un de ses grands amours et qui composa pour elle : L’appareil à sous, Bonnie and Clyde, Harley Davidson, Comic Strip, Contact et bien sûr le très scandaleux Je t’aime moi non plus. Si elle n’était pas parfaite en tant qu’actrice, elle avait un timbre de voix très plaisant en tant que chanteuse. Jean Max Rivière lui écrivit de belles chansons dont la célèbre La Madrague. Elle se confesse dans ses mémoires Initials BB paru aux Éditions Grasset en 1996. Le lecteur découvre une Brigitte Bardot assez méprisante avec des phrases telles : « Il y a une différence entre une bonne nouvelle et une nouvelle bonne. » Elle se révèle homophobe alors qu’elle fascine aussi les gays ! Elle n’aimait pas le cinéma et ne s’en était jamais caché. Tôt, comme Greta Garbo, elle abandonna ce dernier à l’âge de 40 ans et se consacra aux animaux montrant une autre face d’elle courageuse, combative, utile. Elle jouait, pas toujours très bien sauf, dans deux films La vérité d’Henri-George Clouzot et Le mépris de Jean-Luc Godard. Et c’est Le mépris qui est distribué par la société Carlotta bien connue des cinéphiles.
Jim Jarmusch disait en parlant du film : « L’un des plus grands films sur le processus de création filmique (…) Une distribution et une intrigue envoûtantes drapées dans un somptueux Technicolore en Cinémascope. » Parmi les acteurs se trouve le légendaire réalisateur Fritz Lang dans son propre rôle et aussi Jack Palance, Jean-Luc Godard se met aussi en scène dans le rôle de l’assistant de Fritz Lang. Bardot renforce sa position d’icône sexy en interrogeant Michel Piccoli sur son corps et particulièrement ses fesses qui sont avouons le, magnifiques. La sublime Villa Malaparte construite entre 1938 et 1943 sur un rocher près de Capri pour l’écrivain Curzio Malaparte est intimement liée au film tout comme la musique de George Delerue qui bouleverse toujours autant des années après.
L’histoire du film est assez banale tout compte fait. L’écrivain-scénariste Paul Javal (Michel Piccoli) même une vie heureuse avec sa femme Camille (Brigitte Bardot.) Un jour, le célèbre producteur américain Jeremy Prokosch (Jack Palance) lui propose de travailler à une adaptation de l’Odyssée, réalisée par Fritz lang à Cinecitta. Le couple se rend alors sur les lieux du tournage et rencontre l’équipe du film. Prokosch fait bientôt des avances à Camille sous les yeux de Paul. Cette tentative de séduction va sonner le glas de leur couple, le mépris cédant la place à l’amour…
Ce bijou de la nouvelle vague est aujourd’hui restauré par Studiocanal et le CNC et proposé en version 4K Ultra HD et Blu-Ray. Sont inclus : Un livret exclusif rédigé par Jean-Baptiste Thoret + deux courts-métrages de Jacques Rozier + Le documentaire “Il était une fois… Le Mépris” et plus encore…
Le mépris de Jean-Luc Godard avec Brigitte Bardot, Michel Piccoli, Fritz Lang et Jack Palance – 1963 – 103 mn – Carlotta Films –
Photos : © 1963 Studiocanal – Compagnia Cinematografica Champion S.P.A. – Tous droits réservés