BRIGITTE BARDOT

Internationale BB

Une lettre de Daniel Auteuil à la belle

Le Festival Lumière est un prétexte chaque année au mois d’octobre de se replonger dans le passé et l’univers des stars du grand écran. Les Éditions de La Martinière ont donné la parole et tendu la plume à l’animateur de radio et télévision Vincent Perrot qui n’est pas un débutant dans le registre des biographies : Charles Aznavour, Vladimir Cosma, Marlon Brando, et François Delerue. Il est aussi réalisateur de documentaires sur Jean-Luc Godard, Serge Gainsbourg, Ennio Morricone, sans oublier Belmondo itinéraire… présenté en sélection officielle au Festival de Cannes en 2011.

Voilà qui prouve sa légitimité à publier un livre consacré à l’icône mondiale Brigitte Bardot. Pour ce livre, il s’est allié à Bruno Ricard qui, passionné par les animaux, a rejoint la Fondation Bardot. Son admiration pour l’actrice est à l’origine d’une des plus grandes collections sur BB. Le duo nous livre un témoignage photographique de la beauté légendaire de cette femme qui abandonna le cinéma à quarante ans pour interpréter son plus grand rôle, dénoncer la souffrance animale. Le plus émouvant de ce recueil est certainement la lettre que Daniel Auteuil adressa à BB dans laquelle il raconte comment à l’âge de dix ans il vient d’assister à la projection du film Babette s’en va en guerre. Il confesse qu’à l’époque il n’avait pas encore conscience que Bardot était la plus belle femme du monde car pour lui c’était encore sa propre mère…L’amour des animaux le rapproche de la star fuyant la célébrité. Il a un chat, un chien, des poissons rouges et un perroquet. Sa lettre, empreinte d’un profond respect, est aussi touchante qu’admirative.

Naissance d’un icône mondiale

Dans cet ouvrage, il ne faut pas se contenter de regarder les clichés de la belle, il faut aussi lire les témoignages de Macha Méril, Jean-Paul Belmondo, Jean-Luc Godard, Jean-Claude Carrière, Francis Huster… Au fil des 224 pages et des photos, on voit la petite Brigitte évoluer de la danse à l’écran, puis vient le temps des petits rôles, et de la reconnaissance avec Vadim qu’elle épouse et qui lui vaut une réputation mondiale scandaleuse. Elle enflamme les esprits mais après ? Elle est éclatante dans le drame que ce soit dans La Vérité d’Henri Georges Clouzot, Vie privée de Louis Malle, film inspiré de son quotidien infernal de star ou Le Mépris de Jean-Luc Godard avec la sublime musique Camille que l’on doit au compositeur Georges Delerue.

La belle est chanteuse à ses heures et elle a du talent. Son timbre est particulier, sa voix sensuelle. Elle travaille avec Claude Bolling, Jean-Max Rivière qui écrit La Madrague et Le soleil, et avec Serge Gainsbourg bien sûr. Il ne faut surtout pas négliger, Je manque d’adjectifs d’André popp et Jean-Claude Massoulier, titre prémonitoire en ce qui la concerne. Elle revient au cinéma et à la comédie avec Une ravissante idiote d’Édouard Molinaro, Viva Maria de Louis Malle avec Jeanne Moreau où la presse se plaît à comparer les deux actrices. Bardot dira d’ailleurs avec raison « Jeanne est une actrice, moi un phénomène. »

Clap de fin !

Après quelques films très passables dont Don Juan 73 de son premier mari Roger Vadim et L’histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse-Chemise de Nina Companeez, la belle fait part de sa décision d’arrêter le cinéma à quarante ans. On la compare alors à « La Divine » Greta Garbo, qui elle aussi quitte le cinéma au même âge. Garbo passe son temps à voyager autour du monde avec les membres et la Café Society et à s’enrichir. Bardot, elle, se consacre corps, âme et argent à la protection des animaux dans le monde entier, son plus beau et plus grand rôle…

Christian CHARRAT

Brigitte Bardot -Internationale BB – de Vincent Perrot et la collaboration de Bruno Ricard – Éditions de La Martinière – 224 pages – 35 € – editionslamartinière.fr