CLAUDE MONTANA

Hommage à une Icône de la mode eighties

Une sensibilité ultra contemporaine

Le styliste Claude Montana, de son vrai nom Claude Montamat, nous a quitté le mois dernier à l’âge de 76 ans. Figure de proue de la mode des années 80, l’émotion a gagné toute la sphère mode internationale.

Véritable architecte du vêtement, reconnu pour son audace et sa vision novatrice, Montana a révolutionné l’industrie avec ses créations uniques, mêlant le glamour futuriste à une élégance intemporelle. Ses défilés de mode étaient des événements grandioses, captivant l’imaginaire.

Les années de gloire

Sa carrière fulgurante commence dans les années 70, lorsqu’il fait ses débuts en tant que designer pour diverses maisons de couture parisiennes. Mais c’est au début des années 1980 que Montana entre véritablement dans la lumière, propulsant son nom sur la scène mondiale avec sa propre marque.

Il crée sa société avec sa sœur Jacqueline, et installe ses bureaux dans un grand loft rue Saint Denis à Paris. Ses défilés théâtraux, aussi bien féminins que masculins, provoquent des émeutes…des centaines de journalistes et photographes s’y pressent. Il faut attendre parfois, 45 minutes avant que le défilé commence.  Tous les top models sont présents et parmi elles, une jeune américaine chanteuse et mannequin, Wallis Franken connue alors grâce à deux chansons Yohan et Étrange affaire. Bien qu’ouvertement homosexuel et client assidu des bars gays, il l’épouse en 1993. Époque bénie où le public découvre en même temps que Montana, Thierry Mugler, Sonia Rykiel, France Andrévie, Jean-Charles de Castelbajac, Kenzo…  Toute cette petite communauté se retrouve au Palace de Fabrice Eamer, club mythique et terre d’asile de la fête à outrance et de la décadence. 

Deux fois récipiendaire du Dé d’Or de la Haute Couture

La maison Dior lui propose la place de directeur artistique, il refuse mais accepte l’offre de la maison Lanvin en sus de sa propre production en prêt-à-porter. En six mois, il reçoit deux fois de suite le Dé d’Or, ultime hommage à son talent pour les collections automne-hiver 1990-1991 et printemps-été 1991. Une récompense méritée car sa haute couture célèbre une femme magnifiée à l’allure épurée, dont la froideur hiératique se réchauffe de tissus voluptueux et de teintes sensuelles. Sa vision très personnelle et particulièrement son travail du cuir traduisent une sensibilité ultra contemporaine. Un rien provocateur, une attention aiguisée pour les besoins de la femme active et urbaine, un souci des finitions, un réel intérêt pour les couleurs propulse Claude Montana parmi l’élite de la haute couture.

Malgré ce succès remarquable et sa grande notoriété depuis les années 80, sa collaboration avec la Maison Lanvin s’arrête.

Un destin tragique

Fin 97, un redressement judiciaire l’oblige à céder sa marque faute de moyens financiers. La maison est rachetée en 2000 et change de nom pour Montana Création. En 2013, il tente un timide retour mais l’époque a changé et le succès n’est plus au rendez-vous. La mort de sa femme Wallis en 1996, tombée du balcon, fait beaucoup jaser et est escorté de folles rumeurs …Finalement sa mort est officialisée en suicide. Mais le mal est fait, aussi bien au niveau de sa notoriété que de son mal-être…Claude Montana ne sera plus que l’ombre de lui-même et mourra seul et ruiné.

Connu pour son esthétique avant-gardiste et son utilisation audacieuse des formes et des matériaux dont sa passion pour le cuir, la marque Montana a rapidement conquis le cœur des fashionistas du monde entier.

Véritable pionnier du « power dressing », il a su repousser les limites de la mode avec des silhouettes structurées, des épaules surdimensionnées et des lignes épurées. Ses collections étaient un hymne à l’individualité et à la confiance en soi, capturant l’énergie dynamique de l’époque.

Sylvie di Meo

CLAUDE MONTANA

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