Colombe Schneck, fut longtemps journaliste pour différents supports.  Mais c’est en tant qu’auteure de romans qu’elle se fait remarquer.  Elle a déjà quatorze livres à son actif.  Le dernier Mensonges au Paradis, paru aux Éditions Grasset est un vrai petit bijou.  Colombe Schneck raconte ses souvenirs d’enfance (de 6 à 20 ans) passés dans un joli chalet en Suisse. Ce chalet accueille une vingtaine d’enfants, venus de tous horizons, bien qu’au fil de temps, le chalet soit réservé par des familles riches qui ne souhaitent en aucun cas mélanger leurs rejetons avec des « pauvres » quitte à payer très cher. Un couple oublia carrément de venir chercher leur fils à la pension.  D’autres affrètent un hélicoptère pour récupérer leur rejeton blessé mais pas gravement heureusement. 

Dès les premières pages on « sent » les odeurs du quotidien à commencer par les petits déjeuners, les tartines avec ou sans beurre et une délicieuse confiture faite maison.  Les déjeuners avec des frites remportent tous les suffrages. Cependant, le couple composé par Anne-Marie et Karl Ammann, qui reçoit ces enfants qui gênent leurs parents, est plutôt strict. Ce n’était pas encore l’époque des enfants rois auxquels tout est permis car une bonne « taloche » n’a jamais tué personne, sauf l’actrice Marie Trintignant…

Cependant, la vie à la dure s’impose avec des heures de marche dans la montagne, avec des punitions mais les gamins ne craignent pas ces dernières. Le couple à deux enfants : Patou et Vava et ces derniers sont moins considérés voire aimés par leurs parents, dont le père n’hésite pas à les rabrouer et humilier vivement devant les pensionnaires.  Ces enfants auront leur avenir compromis par un tel comportement.

L’auteure, gardant une image enchantée de ces années, souhaite écrire un livre et commence à se pencher aussi sur son passé.  La réalité, au fil de la préparation de son manuscrit, s’avère moins facile, moins idyllique que prévu aussi bien dans son quotidien que dans celui des autres pensionnaires et des deux enfants du couple. 

Et l’on passe du rose avec affection, au noir avec compassion et une véritable émotion. Colombe Schneck tricote avec les personnalités des uns et des autres, non pas un pull mais un roman autobiographique très réussi qui ne peut que ravir le lecteur.  Peut-être qu’encouragé par ce beau témoignage, celui-ci tentera de se pencher sur son passé et son enfance avec les risques que cela comporte…

Mensonges au paradis de Colombe Schneck – Éditions Grasset – 180 pages – 18,50 €

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