dim dam dom

De 1965 À 1971 débarque sur les écrans de la télévision un Ovni : DIM DAM DOM, une émission de Daisy de Galard qui s’adresse aux femmes d’une manière totalement inattendue.

Daisy de Galard, qui était journaliste et la directrice de la rédaction du magazine Elle, assistée par le grand photographe de mode Peter Knapp, crée un magazine qui répond aux femmes de l’époque avides de liberté et de mode.  Chaque numéro est présenté par une actrice ou une chanteuse.  Nicoletta sera la dernière et profitera du temps qui lui était imparti pour embrasser sa grand-mère.  Le public est attristé de voir cette émission, pointue, chic, avant-gardiste et surtout intelligente, disparaître.

Au même titre que l’émission Discorama de la reine des silences, Denise Glaser.  Dim Dam Dom laissera un grand vide dans le paysage audio-visuel.  Mais c’était sans compter sur l’émission Rembob’Ina, animée par Patrick Cohen sur la chaîne parlementaire LCP (canal 13) le dimanche soir. Il faut remercier l’INA d’avoir pris soin de ces archives et de les faire revivre pour la jeune génération dans cette émission culturelle toujours très enrichissante. La France se retourne sur son passé avec une certaine émotion au fil de cette émission. L’INA est la mémoire collective de la France.

Les téléspectateurs peuvent revivre les grands moments de DIM DAM DOM en compagnie de Peter Knapp et de la rédactrice Colombe Pringle qui était stagiaire à l’époque.  Sous le titre DIM DAM DOM, le magazine télé chic pop et révolutionnaire des années 60, les deux invités évoquent avec émotion et une certaine nostalgie, cette époque bénie où les influenceurs n’existaient pas et où des gens cultivés parlaient de tous les sujets qui leur passaient par la tête mais en connaissance de cause.  Ainsi, un sujet sur les femmes de ménage de la Maison de la Radio, totalement inattendu. La mode s’animait devant les yeux ébahis des téléspectateurs.  La très belle Marie Laforêt, en robe du soir, recommandait d’être ferme sur le prix du Caviar ou faisait un tuto de maquillage pour mettre en valeur son regard, ce dont elle n’avait nul besoin vu la beauté du sien.

La chanteuse mannequin, Wallis Franken, qui épousa le styliste de mode Claude Montana et périt dans des circonstances dramatiques, chante son premier tube Johan vêtue par Paco Rabanne, star de la couture à l’époque avec Pierre Cardin, André Courrèges. À bord de ce vaisseau sophistiqué fendant les tendances, tout était inattendu, on s’attendait à être surpris mais aussi ravi. La plupart des sujets mode sont filmés par Peter Knapp qui invente le clip de mode, les mannequins prennent la parole et ne sont plus uniquement de belles femmes muettes.

La question se pose : reverra-t-on un jour de telles émissions sur nos écrans de télévision ?  Le doute s’installe car on dérive dangereusement vers un tsunami de vulgarité.  Qui reprendra le flambeau de Daisy de Galard ou de Denise Glaser ?  Il y a pourtant un créneau et l’INA garde au chaud les deux places et on se prend à rêver…

C.C

Rembob’Ina – le dimanche à 21h sur LCP (canal 13) / www.lcp.fr

Une émission à trouver ici : https://lcp.fr/programmes/rembob-ina/dim-dam-dom-le-magazine-tele-chic-pop-et-revolutionnaire-des-annees-60-174506