The FAIRY QUEEN
Pari risqué, pari gagné !
Toutes les photos : © Julien Gazeau
Des bonds extraordinaires
Les Arts Florissants étaient très attendus le 4 janvier dernier, pour la représentation de The Fairy Queen de Henry Purcell à la Philharmonie de Paris. Le tout sous la direction impeccable de Paul Agnew, ami de William Christie avec la contribution du chorégraphe Mourad Merzouki. L’association peut paraître étrange voire inappropriée et pourtant…
The Fairy Queen de Purcell, semi opéra envoutant
Le semi-opéra The Fairy Queen (La Reine des fées, en français) est une féerie onirique mélangeant à l’instar du Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare, le chant, la musique et la danse. Si la première partie étonna le public au vu des conversations entendues à l’entracte. Le second acte, balaya tous les a priori. Mourad Merzouki qui nous apparut pour la première fois, au cours d’une soirée de remise de prix du quotidien Le Progrès à Lyon sous le nom Kafig, impressionna le public avec son solo. Il poursuit d’ailleurs une très belle carrière puisqu’il est aujourd’hui Commandeur des Arts et Lettres et a réinstallé sa compagnie Kafig dans l’Est Lyonnais. Sa chorégraphie dans la première partie du spectacle est assez dure, bruyante, parfois violente, s’imposant trop souvent aux dépens de la musique d’où les doutes du public.
Paul Agnew et Mourad Merzouki unis par la même passion
Cependant, la deuxième partie se calme et s’harmonise au mieux avec la musique. On trouve des références cinématographiques dans sa chorégraphie. Les danseurs jetant leur veste en l’air, évoquent le film, trop long et ennuyeux de Xavier Dolan, Laurence anyways. Il fait appel à des chaises et là il est impossible de ne pas évoquer le génial chorégraphe et cinéaste Bob Fosse et son chef d’œuvre absolu Cabaret.
Sa chorégraphie mélange : la gymnastique, le voguing (très à la mode à New York dans les années 90 et au sein de la communauté noire) et le hip-hop. Le brassage prend et entraîne les chanteurs qui se libèrent et l’on sent tout ce beau monde entièrement habité par l’amour de la musique, de la danse du chant. C’est communicatif et le public de tous âges transcendent ce moment et traduisent leur plaisir par des applaudissements soutenus, fort nourris et totalement justifiés.
Merci vraiment, à Paul Agnew et aux Arts Florissants, d’avoir créé l’espace d’une soirée, une réelle féérie. On se souviendra des bonds extraordinaires d’un danseur de la compagnie de Mourad Merzouki et on suivra avec attention, le jeune ténor Ilja Aksionov.
The Fairy Queen – Henry Purcell – Les Arts Florissants – William Christie – Harmonia Mundi – 19,99 €
À venir : Les sept Dernières Paroles du Christ – Haydn /Mozart le 4 février à 16 h – Cité de la musique – Philharmonie de Paris – philharmoniedeparis.fr