FELLini
Fellini, définition génie
Une capacité créative qui impressionne
Federico Fellini meurt le 31 octobre 1993 à Rome et depuis le cinéma porte le deuil. Sa créativité, son génie devrait-on plutôt dire, se fait rare sauf dans l’œuvre de Paolo Sorrentinoqui par son brillant film, La grande bellezza, s’impose en digne successeur du Maestro.
Federico Fellini, né le 20 janvier 1920 à Rimini, station balnéaire de l’Italie et dans une famille de la petite bourgeoisie, a deux frères et sœurs. En 1924, il commence sa scolarité en primaire chez les religieuses, ce qui semble lui laisser un certain souvenir, la religion est présente dans ses films mais sous une forme moqueuse, peu respectueuse. Il entre à l’école publique deux ans plus tard. C’est un élève appliqué et il passe son temps libre à dessiner. Dès l’âge de 16 ans, il s’intéresse au cinéma mais c’est comme caricaturiste qu’il se fait connaître via le quotidien La domenica del corriere. Il se rêve journaliste mais on le consulte pour l’écriture de scripts et il participe à de nombreux films. Il fait aussi ses débuts à la radio et rencontre celle qui sera sa compagne, muse cinématographique et enfin, son épouse des années durant : Giulietta Masima.
Grâce à Roberto Rossellini, Fellini co-scénarise Rome, ville ouverte et Païsa des chefs d’œuvre du néoréalisme du cinéma italien. Il fait ses débuts dans la réalisation avec Les Feux du music-hall qu’il réalise avec Alberto Lattuada. Il réalise en solo cette fois, Le cheik blanc, Les Vitelloni et La Strada qui lui vaudra l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Puis vient le phénomène La dolce Vita avec dans les rôles Marcello Mastroianni et Anita Ekbergqui enflamme la croisette à Cannes et il obtient la très convoitée Palme d’Or à Canne en 1960. Il découvre le travail de Carl Jung et donne vie à Huit et demi toujours en noir & blanc. Il passe à la couleur avec Juliette des esprits dont le rôle principal est attribué à son épouse. La couleur donne à ses films une ampleur encore plus spectaculaire où l’on peut admirer le travail des costumes et décors somptueux de Danilo Donati et des maquillages étonnants. Côté musique, il est toujours accompagné par Nino Rota et le trio est indissociable. Souvent, il dessine ses personnages et les recrute ensuite en fonction de ses croquis. Les Éditions Albin Michel consacrent un beau livre à ses croquis sous le titre Fellini dessins qui est devenu rare. Il y eut même une exposition à Paris
Mais ce qui fascine dans l’œuvre de Fellini est sa capacité créative qui impressionne à chaque séquence. D’où lui viennent ces géniales visions ? Cette définition si absolue de la beauté même en pleine décadence. L’idée dans Roma de faire un défilé de mode ecclésiastique est saisissante de beauté et de drôlerie, provocant l’irritation du Vatican. La scène dans les galeries de la construction du métro où le contact de l’air efface des fresques de la Rome antique est fascinante. Casanova dansant avec une poupée mécanique ou présent au dîner de la marquise d’Urfé dans le Casonova de Fellini sont des scènes marquantes conjuguant habillement beauté et décadence. Que dire de la scène chez le duc du Wurtemberg, demi fou où Nino Rota s’inspire des Noces d’Athènes de Beethoven pour composer un chant patriotique. Fellini offre aux spectateurs une vraie scène d’anthologie. Il inspire surement et sans le savoir, des générations d’artistes, stylistes, directeurs artistiques, chorégraphes, etc. Tout fascine, intrigue dans l’œuvre de ce génie. Il a hélas perdu son fils un mois après sa naissance mais ses fantasmes et ses visions sont ses enfants et ces derniers sont des enfants modèles dont on peut louer la sagesse et la beauté à jamais.
Qu’il est étrange de s’appeler Federico de Ettore Scola – 2013 – 1h30 – DVD Carlotta Films – Fnac 26 €