Gilles Aillaud - Animal politique

Le Centre Pompidou est un endroit où l’on peut passer la journée sans problème.  En effet, on peut accéder à la librairie, aux expositions, en ce moment : Corps à corps (superbe !), Over the rainbow (très gay) et Gilles Aillaud (très poétique).  On peut même y déjeuner en admirant la vue sur Paris au restaurant Georges géré par les frères Costes au sixième étage.

On a déjà évoqué les deux expositions Corps à corps et Over the Rainbow. Cette fois-ci nous abordons l’univers animalier de Gilles Aillaud. C’est faute d’avoir pu être philosophe, que Gilles Aillaud est devenu peintre et pourtant dans sa peinture se révèle une philosophie de la vie animale.  Il définit cela comme étant le fait de peindre philosophiquement (et admirablement.) Il laisse croire qu’il représentait que des animaux mais c’est plutôt de notre rapport face à la nature qu’il interroge les visiteurs via sa peinture.  Aujourd’hui, le monde réalise -enfin- que la planète est en danger et qu’il est important de se réveiller et réagir. 

Que dire des zoos où il représente des animaux en captivité, si ses couleurs sont joyeuses et lumineuses on ne peut manquer de s’interroger sur les conditions de captivité de ces animaux.  Ces animaux enfermés dans les zoos nous parlent d’un monde pour lequel le vivant est devenu objet de domination, de contrôle et d’exploitation. Interrogé sur sa fascination pour l’univers des zoos, Aillaud répondait qu’il ne peignait pas tant les animaux que la nature de la relation que nous avions établie avec eux, soit avec l’écosystème au sein duquel nous vivons. La conclusion est affligeante car on se rappelle de l’orque Tilikum tristement célèbre et rendu folle en captivité et qui avait tué trois personnes. Voir Blackfish sur Netflix, un documentaire déchirant sur Tilikum.

De ses voyages en Afrique, ou différentes espèces vivent en liberté, il crée des tableaux qui sont des manifestes là encore magnifiques, contre la capture de ces animaux en liberté.  Son Art avec un A majuscule est le plus grand témoignage de la fin d’une époque et de l’approche terrifiante d’un monde en perdition…

Gilles Aillaud est à sa manière un lanceur d’alerte fort talentueux, raison de plus pour se précipiter à l’exposition qui lui est consacrée. 

Gilles Aillaud – Animal politique – jusqu’au 26 février 2024 – Centre Pompidou – Place George Pompidou 75004 Paris – Tel : 33 + (0)1 44 78 12 23 – Fermé le mardi. centrepompidou.fr