Greta garbo

De son vrai nom Greta Lovisa Gustafsson, elle est née le 18 septembre 1905 à Stockholm. Elle est d’origine très modeste, son père est balayeur de rue, elle quitte l’école à 14 ans et devient savonneuse chez un barbier puis vendeuse dans un grand magasin, comme elle est belle, elle pose comme mannequin pour le catalogue du magasin et joue dans des films publicitaires pour ledit magasin.  Elle démissionne pour s’inscrire au Conservatoire royal d’art dramatique de Suède. Elle fait la connaissance de Mauritz Stiller qui devient son mentor.

En 1923, elle prend le nom de Greta Garbo et tourne avec Stiller La légende de GöstaBerling.  Elle tourne pour le réalisateur Georg Wilhelm Pabst La rue sans joie ou Marlène Dietrich est une simple figurante, sans se douter qu’elle sera sa rivale plus tard au box office. Stiller est sollicité par la Métro Goldwyn Mayer et force Mr Mayer à engager Greta. Ce dernier la surnommait la grosse vache nordique… Hollywood n’aime pas les grosses ! Un photographe Arnold Genthe au magazine Vanity Fairdécèle son énorme potentiel.  On lui coupe les cheveux, son front est dégagé, l’importance est mise sur ses yeux magnifiques et elle commence un régime drastique. On parle même d’un ver solitaire avalé, tout comme pour Maria Callas qui elle aussi, perdit beaucoup de poids via cette méthode ?

Son arrivée à Hollywood avec Mauritz Stiller fait sensation dans des films muets. Stiller l’impose comme une créature mystérieuse. Jean-Luc Douin dans son livre Le cinéma du désir-Dictionnaire paru aux Éditions Joelle Losfeld, écrit : « Il ne s’agit pas seulement de photogénie.  Ni même de talent dont elle est pétrie, capable de se déplacer comme aux accents d’une musique. Chaque désir en particulier, est éveillé par cette créature à la fois réelle et inaccessible. » Elle est l’une des rares actrices à passer du cinéma muet au cinéma parlant avec succès, dans le film Anna Christie.  Garbo parle enfin de sa voix rauque, limite masculine.  Ses larges épaules, ses grands pieds font jaser le tout Hollywood, la rumeur dit que ce serait un transexuel… Lassée des avances du milliardaire Aristote Onassis, elle lui dit : « Autrefois, quand j’étais un jeune homme à Stockholm… » Il la laisse définitivement tranquille et continue à l’inviter quand même sur son yacht. Un des rôles marquants de sa carrière est La reine Christine, un laideron comparé à Garbo mais toutes deux originaires de Suède. Habillée en homme, elle embrasse sa suivante sur la bouche et à son ministre qui lui demande si elle pensait à se marier, elle répondit « Non, je resterai cèlibataire ! » Il était de notoriété publique qu’elle était bisexuelle mais tendance dominante lesbienne. Elle partageait avec Marlène Dietrich les faveurs de Mercédès de Acosta et éventuellement John Gilbert. La production d’un de ses films muets avec John Gilbert, avait testé le film avec des gens qui pouvaient lire sur les lèvres.  Quelle ne fut pas la surprise de voir que Garbo et Gilbert s’insultaient dans des termes assez grossiers.

Elle enchaîne les succès, mise en valeur par son costumier Adrian qui lui taille des costumes superbes adaptés à sa silhouette. Lauren Bacall, qui la croisa dans une parfumerie à New York, dit que sa peau était extraordinaire de pureté.  Les directeurs de la photographie mettent en avant son visage et son regard d’une beauté absolue, fascinante. 

Étoile au sommet du box office, elle impose ses conditions : refus des interviews, pas de présence aux premières cinématographiques, heures de tournages fixes, accès au plateau réservé uniquement à l’équipe de tournage. On dit qu’elle portait des pantoufles sous sa robe à crinoline sur le tournage de Camille. Elle agace mais fascine en même temps.   Son avarice était légendaire, elle comptait les morceaux de sucre pour être sûr que ses domestiques ne la volaient pas. À l’inverse de Marlène Dietrich, elle place intelligemment son argent et meurt le 15 avril 1990 à New York à la tête d’une fortune estimée à 35 millions de dollars.  L’écrivain mondain Truman Capote, langue de vipère célèbre, dit qu’elle avait chez elle un tableau de Pablo Picasso installé le haut en bas…  Tout comme Marlène Dietrich, elle travailla pour les services secrets américains et aida vu son amitié avec le roi de Suède Gustav V, à sauver des juifs des nazis dont le physicien Niels Bohr. 

Son dernier film, La femme aux deux visages, de George Cukor est un échec justifié et après des essais pour un film en couleur pour le projet La duchesse de Langeais de Max Ophuls, elle abandonne définitivement le cinéma à l’âge de 40 ans tout comme une certaine Brigitte Bardot. 

Elle passe son temps à fuir les photographes qui la pourchassent trop heureux de constater les ravages du temps sur sa légendaire beauté. Bien que venant d’un milieu pauvre, elle est très snob et ne fréquente que la café society qui ne s’appelait pas encore jet set. Elle se fâche avec ses amis dont le photographe mondain Cecil Beaton, dès que ces derniers parlent à son sujet dans la presse. 

Encore de nos jours, elle demeure l’incarnation même de la beauté d’une modernité étonnante et restera dans les mémoires à jamais comme un sphinx mystérieux surnommé à juste titre « La Divine. »