Irving penn

Chefs d’œuvres de la collection de la MEP

Irving Penn
Red-Lacquered Lid, New York, 1994
Collection MEP © The Irving Penn Foundation

Le vice, meilleur
ami de la vertu

Les Franciscaines sont parties rejoindre Dieu depuis belle lurette, ces religieuses qui ont posé là ce spectaculaire vaisseau de briques jaunes où elles soignaient les marins et accueillaient leurs orphelins, entre une tempête et une oraison.

De nos jours, l’ordre qui avait fait vœu de pauvreté, a ironiquement laissé place à un centre d’art dans un quartier à 10.000 euros du m2, entouré par la plage, le casino et l’hippodrome, comme quoi le vice est toujours le meilleur ami de la vertu…

Le projet d’un esthétisme éclatant est organisé autour d’Univers propres à l’histoire et aux valeurs de la ville : art de vivre, spectacle, univers du cheval, en plus d’une galerie de peinture de Maîtres, fablabs, et autres espaces disponibles à la location.

Œuvre du cabinet d’architecture et de muséographie Moatti & Rivière à qui l’on doit le réaménagement du premier étage de la Tour Eiffel, l’Oceanopolis de Brest, La Halle des Grandes Serres à Pantin, ou plus proche de nous, le futur Hôtel Royal Palace de Kirrwiller, l’ensemble architectural dispose d’une chapelle reconvertie en salle de spectacle, d’un cloître de 400 m2 transformé en salle de lecture et faisant office de foyer de la grande salle de spectacle adjacente, et d’un restaurant-terrasse ultra connecté (donc un rien branché) naturellement appelé « Le Réfectoire », et dans lequel s’exprime un chef gastronomique frappé par la grâce, plutôt que par un éclair.

Ici comme dans les étages, on peut se connecter, travailler seul ou à plusieurs, dans de mini salles de lecture, de réunion ou de causerie, disséminées ici et là dans les étages, dans des recoins, alcôves et canapés-cellules, ou des poufs et chaises relativement basses ne sont pas sans rappeler que le lieu fut le temple de la génuflexion. Une verrière couvre l’ensemble et reflète les humeurs changeantes du ciel normand.

Mais ce lieu magnifique et apaisant accueille jusqu’au 28 mai 2023 et en partenariat avec la MEP de Paris une exposition sur l’un des plus grands photographes de mode, Irving Penn.

Irving Penn
Balenciaga Mantle Coat (Lisa Fonssagrives-Penn), Paris, 1950
Collection MEP © Condé Nast

Le maire de Deauville, Philippe Augier, insiste sur la qualité du dialogue qui s’est instauré entre la Ville de Deauville, Les Franciscaines et la MEP dés leur première rencontre, a permis très vite, d’envisager ce formidable projet d’exposition. La vision du rayonnement des collections de la MEP et de leur circulation par Simon Baker, directeur de la Maison Européenne, est un projet auquel le maire et sa ville adhère totalement.

Les Franciscaines-Deauville et la MEP se reconnaissent aujourd’hui en de nombreux points : la volonté de partager la culture photographique, l’éducation à l’image, le soutien à la création. Ceux-ci tracent le chemin de la collaboration qui prend forme aujourd’hui entre Les Franciscaines- Deauville et la MEP.

Une fois ceci dit, il faut aborder la carrière du très respecté Irving Penn (1917-2009) photographe attitré du magazine Vogue durant soixante années et à l’inverse de Erwin Blumenfeld, il travaillait principalement en studio.  Son travail apparait être d’une simplicité évidente certes mais emplie de sophistication, à l’image de la top model de l’époque, la très belle et très élégante Lisa Fonssagrive qui travailla avec les plus grands photographes de son temps. Il l’épouse et ils auront un fils, Tom.  Il suit les cours de la Pennsylvania Museum and School of Industrial Art pour rejoindre, en 1936, le « Design Laboratory » fondé par Alexey Brodovitch, génial directeur artistique auquel la MEP avait rendu un spectaculaire et inoubliable hommage, il y a déjà quelques années déjà.

Si son travail était centré sur la beauté et la mode, il tira des portraits pour Vogue de personnalités de l’époque telles : Édith Piaf et Pablo Picasso : Il s’intéressa à la nature morte et aussi aux « petits métiers » ce qui était à l’opposé du monde dans lequel il évoluait.

Le talent n’a pas de limite et l’œil d’un photographe capte tout !  Que ce soit la fragilité de l’immense chanteuse Édith Piaf ou l’étonnement de Pablo Picasso. Il savait mettre ces icônes  dans une position au demeurant insolite voire inconfortable et peu à peu, le dialogue s’instaurant, il les mettait à l’aise et les observait avec acuité sondant leur personnalité.  Le résulta était touchant, mêlant émotion et observation.

S’il est des expositions à ne pas manquer, Irving Penn aux Franciscaines de Deauville en fait partie et ce jusqu’au 28 mais 2023.

Patrice SNOECK

Irving Penn – Chefs-d’œuvre de la collection de la MEP – Les Franciscaines – 145 B avenue de la République- 14800 Deauville – Entrée 11 €.

lesfranciscaines.fr

Irving Penn
Edith Piaf (1 of 3), New York, 1948
Collection MEP – Partial gift of The Irving Penn Foundation. © The Irving Penn Foundation

Irving Penn,
Picasso (1 of 6), Cannes, 1957
Collection MEP © The Irving Penn Foundation

Irving penn

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