James Gray
Une pépite cinématographique : Armageddon Time
Photo : LOST CITY OF Z – LA CITE PERDUE DE Z. (THE LOST CITY OF Z.) de James Gray (2017) – James Gray et Charlie Hunnam sur le tournage © Paramount Pictures – Plan B Entertainment / DR
ARMAGEDDON TIME
Le réalisateur James Gray, très apprécié en Europe, était présent au Festival Lumière pour présenter son dernier film qui est un vrai bijou ! En effet, Armageddon Time est une pépite qui se déroule dans les années 80 à New York. Paul, vit dans une famille aisée, qu’il ne supporte pas. Seul son grand-père le comprend et l’encourage. À la Kew Forest School dans le Queens, Paul rencontre Jonathan, un garçon noir. Il vit dans de mauvaises conditions avec sa grand-mère malade. Très vite, les deux garçons deviennent amis.
Ce film lève un pan du voile de mystère sur cet homme (James Gray) qui a un talent incontestable et un grand sens de l’humour, ce que l’on ne peut deviner à travers ses films plutôt sombres.
James Gray insiste sur le fait qu’à travers le cinéma, on peut entrer dans les rêves d’un artiste et dans son univers. Il confesse sa réticence aux réseaux sociaux qui fait que les gens sur les réseaux sociaux se prennent pour une œuvre d’art… Rien n’est plus faux car tous sont stéréotypés et avec un quotient intellectuel proche du niveau de la mer, sauf exception. Ce n’est pas parce qu’il admire Gene Kelly dans Un américain à Paris, qu’il va danser comme Gene Kelly.
Il avoue cependant que pour être réalisateur, il faut être narcissique car il faut convaincre les studios et les producteurs, de lui faire confiance et d’investir en argent, en temps et en personnel sur son nom et talent juste pour sa satisfaction. Il faut cependant sur un tournage, penser avant tout aux acteurs, aux prises de vues et à l’équipe qui va donner vie à son scénario. Il doit à ce moment-là, s’oublier.
Il a su à travers Armageddon Time, parler de l’Amérique des années 80 car c’était sa jeunesse. Il confesse lire énormément de nombreux ouvrages sur la Première et Seconde Guerre mondiale, ce qui surprend même son épouse. Et dans les années 80 deux événements important l’on marqué : la défaite du boxeur Mohamed Ali et l’assassinat de John Lennon. Il a senti à ce moment-là, que quelque chose d’important se passait aux USA. Il pense qu’à notre époque, l’Intégrité ne se monnayant pas, on passe directement à la lutte et cela l’attriste et d’ajouter, que la seule façon de se sortir de cet état est l’Art sous toutes ses formes.
Concernant son dernier film si touchant voire écrasant par sa justesse, il reconnaît que c’est autobiographique. Que son amitié avec un jeune garçon noir avec qui il faisait des bêtises était bien réelle ainsi que ses liens affectueux mais aussi contradictoires avec son grand-père (Anthony Hopkins dans le film.) Il admet que son travail n’est pas de mettre les spectateurs à l’aise surtout, sur ce genre de sujets (le racisme et le fossé entre les classes sociales.) Certes, la croissance a explosé aux USA mais la classe moyenne et laborieuse ne le ressentait pas vraiment. Il regrette d’avoir perdu le contact avec son ami noir qui vivait très pauvrement car James Gray a changé d’école et il est vrai qu’à l’époque, il n’existait pas de téléphone portable, ni réseaux sociaux qui pouvaient en ce cas là, être utiles…
Il raconte avoir fait un casting de 600 enfants pour trouver les deux personnages principaux qui sont absolument parfaits. Il dit faire toujours le même style de film, ce qui est le propre d’un auteur comme lui fait remarquer Thierry Frémaux. Cependant et à la différence avec L’Immigrant, ce film résonnera longtemps dans l’esprit du spectateur par sa narration, sa direction et l’émotion intense qui s’en dégage.
Une très belle œuvre marquante.
C.C
Armageddon Time de James Gray avec : Jeremy Strong, Anne Hathaway, Banks Repeta, Anthony Hopkins, Jessica Chastain et Jaylin Webb. 1h55