JANE PAR CHARLOTTE

Ceux qui ont eu la chance de côtoyer de près ou de loin, Serge Gainsbourg, savent l’amour qu’il portait à sa petite Charlotte. La petite est devenue grande, elle est une actrice et une chanteuse accomplie avec un sens du style aussi pointu que sa célèbre mère Jane Birkin.  Que ce soit avec un simple jean, un tee-shirt et une veste d’homme, elle a un chic fou.  Rien d’étonnant à ce que Nicolas Ghesquière, le styliste de Louis Vuitton femme, en fasse sa muse et son amie.

Thierry Frémaux, avant la projection de l’essai de Charlotte Gainsbourg sur l’iconique Jane Birkin, Jane par Charlotte, dressa un portrait touchant de Jane Birkin actrice et chanteuse qui aimait venir à Lyon et avait chanté pour l’immense Martin Scorsese. Elle était très liée avec Bertrand Tavernier qui l’avait dirigé dans Daddy Nostalgie. C’était une artiste protéiforme et pleine de convictions. Si les français sont tristes d’avoir perdu leur anglaise préférée, elle est toujours là au moins sur la pellicule et dans le cœur de la population et de ses filles.

Dès son apparition, Charlotte Gainsbourg fut longuement applaudie et pris son téléphone pour lire de sa voix douce, son texte émouvant dédié à sa mère.  Elle remercie en premier, le manager de sa mère Olivier Gluzman et confesse qu’elle n’a pas encore réalisée tout ce qu’elle devait à sa mère.  Bien que le tournage soit interrompu durant une année, elles se retrouvent un peu plus proches à chaque fois.  Par le biais de cet essai réussi et intrusif, Charlotte souhaitait la regarder, l’entendre et surtout l’aimer encore davantage. L’émotion s’empare d’elle et elle doit tourner le dos au public pour contenir ses larmes…  Ce tournage auquel se mêlait une immense tendresse fut une parenthèse suspendue dans leur vie réciproque.  Charlotte avait peur de ce qui pouvait arriver à sa mère, aujourd’hui et comme elle le dit si joliment en conclusion « Je n’ai plus peur mais je suis en manque. »

Il faut citer quelques phrases de sa mère : « Aujourd’hui, j’ai autant de rides que les genoux d’un éléphant. » Elle avoue ne se regarder que dans un miroir flatteur et avoir tendance à ne rien jeter.  Le public rit lorsqu’elle confesse ne pouvoir dormir qu’emmitouflée jusqu’au cou, ce qui lui vaut cette réflexion amusée de Serge Gainsbourg « Tu passes tes journées à poil et la nuit tu te couvres trop… »

Irrésistible on vous dit !

Jane par Charlotte de Charlotte Gainsbourg -1h30