La grande belleza
Paolo Sorrentino, digne héritier de Federico Fellini.
Photo : D.R
On parle bien d'une oeuvre
Le film La Grande Belleza présenté dans le cadre du Festival de Cannes en 2013 où curieusement, il n’obtient aucune récompense ! Il remporte quand même l’Oscar du meilleur film en langue étrangère…
L’histoire : Jep Gambardella est un écrivain qui a déjà beaucoup vécu, à la séduction indéniable. Il parcourt les événements mondains d’une Rome à la beauté saisissante. Il est l’auteur d’un seul ouvrage et Jep gagne sa vie comme journaliste et critique de théâtre. Seulement voilà, près de quarante ans qu’il n’a rien écrit. Il se laisse vivre emporté par les mondanités à la recherche d’une justification de son existence, entre les soirées avec le Tout-Rome, le sexe, la religion, ses souvenirs, le tout teinté d’une certaine lucidité sur son environnement et lui même.
Le film repose entièrement sur les épaules du comédien Toni Servillo, qui par un simple regard laisse deviner son sentiment profond sur son environnement très chic mais totalement vide de tout sens. Il n’est plus dupe, ne souhaite plus jouer le jeu des mondanités, blasé et aussi lassé par ces gens riches qui l’entourent. Il faut avoir côtoyé ceux que l’on surnomme les « Happy Few » pour savoir à quel point ces gens sont désœuvrés et s’ennuient très rapidement sautant d’une soirée à une autre, tentant d’échapper au reflet que renvoie leur miroir une fois chez eux…
L’œuvre car on parle bien d’œuvre, s’ouvre sur la soirée d’anniversaire de Jep et sur le tube de Volgio fare l’amore con te de Raffaella Carra remixée par Bob Sinclar et c’est le premier coup de poing du film qui sera suivi par beaucoup d’autres. Les prises de vue sont spectaculaires, Rome est sublimée, animée, aimée. Tout est empreint de beauté qui elle, n’est pas seulement dans le titre mais dans la poésie et l’onirisme envahissants tout l’écran d’images spectaculaires. Les flamants roses qui se posent sur la terrasse du mondain Jep ou la girafe qui apparaît au milieu de ruines, c’est tout simplement magique ! L’ironie et aussi la méchanceté sont présentes dans certaines scènes presque surréalistes.
On s’interroge sur la compétence du jury de l’époque, de ne pas avoir su déceler dans ce film magnifique qui est non seulement, un hommage appuyé au génial Federico Fellini et à son film Roma mais aussi un adoubement du Maestro à son digne successeur.
Une merveille !
PS/ À paraître en septembre 2023 : Les éditions Séguier préparent un livre consacré au film La grande bellezza et à son réalisateur Paolo Sorrentino.
La grande bellezza de Paolo Sorrentino avec Toni Servillo – 2013 – 2h15 – Pathé – DVD 10 € Fnac