SAINT-ÉTIENNE - LE MAMC
Musée d'Art Moderne et Contemporain
New light 02, 2023, 40 × 28,5 cm, Archival Pigment Print on Hahnemühle Baryt
© David Meskhi
Une halte primordiale
Saint-Étienne est une ancienne ville industrielle qui fut autrefois prospère. Aujourd’hui, on ne s’y attarde guère, sauf pour visiter son Musée d’Art Moderne et Contemporain qui a rouvert ses portes début novembre après dix-neuf mois de travaux. De l’extérieur, c’est un bâtiment recouvert de carreaux de céramique noirs conçu par l’architecte Didier Guichard qui est un hommage à l’esthétique de l’artiste Jean-Pierre Raynaud.
L’intérieur, entièrement refait à neuf est pensé pour permettre une déambulation facile avec une luminosité intense parfaite pour mettre les œuvres en valeur et des petites brochures imprimées à l’usage des visiteurs. Ces dernières sont divisées en plusieurs catégories
Brand New ! Révèle un ensemble d’œuvres inédites entrées récemment dans les fonds du musée grâce à la générosité de donatrices et donateurs, artistes et ayants droit, collectionneurs privés et association des amis du musée. On s’arrête pour observer le travail de l’artiste Lena Vandrey dont les trois Cut-Outs sur le thème des anges étonnent et séduisent.
Hors format est un espace dédié aux 140 œuvres qui lors du chantier de rénovation sortait du cadre d’un transport classique à cause de leur grande taille. On s’attarde devant la toile signée par A.R Penck (Ralf Winkle, dit) Meeting. On aime le jeu du noir et des couleurs dans le tableau de Vincent Bioumès, Été. On est frappé par la force du tableau de André Fougeron, Les paysans français défendent leur terre de 1953 et qui est toujours d’actualité…
David Meski , photographe, qui est le vrai coup de cœur de cette réouverture. Ce dernier est né à Tbilissi, capitale de la Géorgie. Il vit et travaille à Tbilissi et Berlin, ville favorite de l’underground internationale à l’énergie communicative. Depuis une vingtaine d’années, il photographie des athlètes qui semblent échapper aux lois de la gravité pendant leurs entraînements. L’homme a grandi dans le milieu sportif à Tbilissi car son père est entraîneur de l’équipe nationale de gymnastique de l’ancienne Union soviétique dans les années 1980. Il travaille aussi bien le noir et blanc que la couleur. Il a choisi comme titre et thème « Our Son, My moon » qui oscille entre cette lune que l’on aperçoit à plusieurs reprises dans les œuvres et la façon dont les cieux accueillent les corps au zénith. D’après l’artiste, le sport partage avec la spiritualité, rituels et transcendance de soi. Ce qui se partage surtout c’est l’admiration pour son travail et les 60 photographies exposées.
On peut aussi admirer des œuvres de Frank Stella, Jean-Pierre Raynaud, Julian Schnabel qui font bon ménage des œuvres du XVIème au XIXème siècle dont Vénus et Amour dans un cabinet d’amateur d’après Brueghel de Velours. Une salle est réservée à l’artiste Anne Bourse qui travaille le textile et voit la vie en rose.
Un musée qui vaut vraiment le détour !
Christian CHARRAT
Brand New ! jusqu’au 9 mars 2025
Hors Format jusqu’au 11 août 2025
David Meskhi jusqu’au 16 mars 2025
Musée d’art moderne et contemporain – de Saint-Étienne Métropole – Rue Fernand Léger – 42270 Saint-Priest-en-Jarez – Entrée 6,50€
Entrée plus visite guidée 8,50€ – mamc.saint-etienne.fr