LE PAD

The place to be !

Photo © Remix Gallery

Premier salon du design

Avec ART-PARIS, le PAD, que l’on doit à Patrick Perrin, créateur et directeur du salon au mois de mars dernier, était le passage obligé pour les amateurs de beaux objets. Le PAD est le premier salon de Design créé en 1998.  Le salon regroupe les meilleures galeries internationales et françaises de Design Historique, et Contemporain.

C’est donc avec une grande appétence que l’on parcourt les allées afin de découvrir les trésors de chaque galerie participant à cette nouvelle session. Une surprise de taille nous attend car les Éditions Taschen, bien connues de tous les amateurs de Beaux Livres, exposent non seulement leurs publications mais aussi des lampes découpées au laser de l’artiste Jorge Pardo intitulées Bruxelles.  Inspirées par la vannerie mexicaine, ces lampes confectionnées à la main sont des œuvres d’art et d’amour. Chaque pièce exige la découpe 3D au laser de 50 disques en plastique PETG agencés de façon à laisser la lumière filtrer dans des directions diverses. Les disques sont ensuite peints à la main avant d’être superposés autour de la douille et de l’ampoule et solidarisés par trois tiges métalliques et plus de 150 attaches en aluminium. C’est totalement inattendu et souligne la volonté des Éditions Taschen d’occuper une place dans différents secteurs.  Les créations de Jorge Pardo jouent un rôle important dans la décoration de la belle boutique bruxelloise.  Elles sont éditées en 100 exemplaires numérotés et peuvent être vendues en lot de cinq pour 22.500 €.

De gauche à droite :

Photo n°1- © Remix Gallery / Photo n°2- © Ludovic Maisant – Galerie Gosserez / Photo n°3- © Taschen – Jorge Pardo Brussels Lamps 

Un travail
de haute joaillerie

Le parcours continue et le plaisir s’intensifie avec la Galerie Jacques Lacoste qui propose entre autres, un superbe canapé d’angle Ondulations de Jean Royère en chêne et velours de mohair jaune et une paire d’appliques en laiton de Mathieu Matégot de 1960.  L’ensemble est apaisant, un buffet bleu essaie et réussit à attirer l’œil, on est sous le charme.  La Galerie Jallu présente une sélection de mobilier, mettant en valeur le savoir-faire et la collaboration créative de cette société. On ne peut qu’apprécier les finitions impeccables des pièces exposées. Chaque réalisation ressemble à un travail de haute joaillerie. Le plus grand soin est apporté au choix des matériaux rares tels que la sélénite (gypse), la marqueterie de paille, la pyrite, le mica, le parchemin et la corne. Les couleurs sont neutres : blanc, ivoire, rien d’agressif car la priorité pour la Galerie Jallu est l’harmonie.  Chaque objet peut trouver aussi sa place dans des intérieurs plus colorés, ils seront à ce moment une ponctuation sobre mais très élégante. 

Embrassant une carrière d’antiquaire puis de commissaire-priseur, et depuis toujours passionnée par les arts décoratifs, Marie-Bérangère Gosserez a fondé en 2010 la Galerie Gosserez, une galerie dédiée au design contemporain, dans le quartier du Marais à Paris. À l’instar d’Anne Jacquemin Sablon, elle sait déceler des talents à la personnalité esthétique singulière.  On en a la preuve avec les sculptures de Diane de Kergal.  Il faut souligner qu’en 2021 sa sculpture lumineuse Emergence à rejoint les collections du Mobilier National, ce qui n’est pas rien.  On est fasciné par le travail d’une console en forme d’escalier qui mélange deux matières : le cuivre et le bois noirci au feu.  Que dire du meuble impressionnant exécuté dans du noyer et tout en courbes, le travail touche à la perfection ! Des chaises au dossier évidé évoquent des cumulus c’est poétique en diable.  Dans le même esprit harmonieux, la Chahan Galery joue sur des couleurs apaisantes avec de ravissantes tables basses octogonales du plus bel effet.  Un canapé d’angle arrondi n’est pas sans rappeler le somptueux Palais Bulles du génial Pierre Cardin à Théoule sur mer qui reste encore à ce jour une merveille d’architecture, c’est dire, si le canapé mériterait une place dans cet univers intemporel. 

De gauche à droite :

Photo n°1- © Chahan Galerie -Jérémy Beylard. / Photo n°2- © Marunine Tric – Stand Galerie Jallu PAD PARIS 2023 / Photo n°3-  © Galery Foreign Agent

 

Une décénnie inoubliable

Après l’exposition très réussie, sur « Les années 80 » qui se tenait au Musée des Arts Décoratifs de Paris.  Il est intéressant de faire une halte à la Remix Gallery qui fut créée par Valérie Bouvier et Antoine Nouvet. Depuis l’origine, ils ont consacré leurs recherches au travail de Philippe Starck, créateur génial et visionnaire, dont les objets sont pour la plupart devenus cultes. Christian Duc, Alessandro Mendini, Andrée Putman, Gilles Derain, Jasper Morrison ou Ettore Sottsass font également partie des designers les plus célèbres qu’ils exposent dans leur galerie.  Une halte sur ce stand est comme un retour dans les années 80 avec leurs excès, la drogue, la liberté sexuelle où la mode et le design étaient en pleine évolution et aussi totalement indissociables.  Une sacrée décennie inoubliable pour ceux qui l’ont vécu et surtout, y ont survécu…

De gauche à droite :

Photo n°1- Remix Galery / Photo n°2- Galerie Jacques Lacoste

Une dernière halte au café du PAD

On constate la prédominance des noirs dans la mode et dans l’art via le salon AKAA ou ART-PARIS. L’art africain fit son apparition (timide) il y a quelques années déjà via la boutique CSAO à Paris.  Au PAD, la Foreign Agent Gallery confirme l’influence des artistes africains en présentant des œuvres de Yinka Ilori (coup de cœur, pour son fauteuil créé à partir de bidons d’essence).  Ahmed Ouattara, lui, s’empare des barils d’huile de moteur et les transforme en meubles du plus bel effet. Le stand, s’il dénote un peu parmi tout le luxe étincelant des autres stands, retient l’attention et nul doute que ces créations peuvent trouver leur place même dans un hôtel particulier du 19ème siècle. 

On termine ce parcours épuisant mais aussi éblouissant, par une halte au café du PAD, géré par la société Grand Chemin qui propose de délicieux Croques Monsieur, le tout accompagné par une coupe de Champagne Ruinart qui jamais ne déçoit… 

C.C

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