LE VIOLON DE RAMEAU

Un duo ensorcelant

Toutes les photos : © Julien Gazeau

Une complicité évidente

Le Maestro William Christie, reçoit en ses jardins de Thiré et pour la treizième fois, un public venu nombreux attiré par la beauté de ses jardins entretenus par trois jardiniers à l’année (classé jardin remarquable) et aussi pour la programmation musicale de qualité et toujours surprenante. Ce festival se nomme Dans les jardins de William Christie et c’est une parenthèse enchantée dans le temps qui suspend le temps du festival son vol.

C’est ainsi que l’on a pu entendre au fil des promenades Les insectes de Thiré avec des œuvres de : Josquin des Prés, Joseph Bodin de Boismortier, Bela Bartok, François Couperin et Nikolaï Rimski-Korsakov. Myriam Rignol à la viole de gambe, accompagné de son frère Gabriel au théorbe avec Douglas Balliet à la basse et Thomas Dunford, archiluth s’en donnèrent à cœur joie.

Puis, ce fut Un carnaval des animaux à Thiré avec des œuvres de Johan Heinrich Schmelzer et Heinrich Beiber. Augusta McKay Lodge au violon, Myrian Rignol à la viole de gambe et Béatrice Marin au clavecin.

Troisième acte avec une carte blanche à Sébastien Marq : Catches & Grounds et des œuvres de Purcell, Blow, Aldridge, Palyford avec Paul Agnew et Cyril Auvity (ténors), Edward Grint (basse) Augusta McKay Lodge (violon), Félix Knecht (violoncelle), Joseph carver (contrebasse), Sébatien Marq (flute à bec) Thomas Dundford (archiluth), Gabriel Rignol (théorbe) et Marie-Ange Petit (percussions). Une représentation animée supposé se déroulée dans un pub et qui séduisit les spectateurs amusés par cette joyeuse et talentueuse équipe.

L'émotion soutenue par l'admiration

Cependant, le clou de la soirée fut Le violon de Rameau qui se tint dans la jolie église de Saint-Juire-Champgillon subtilement éclairée pour l’occasion. Des très beaux bouquets encadraient l’autel car on connait l’amour du Maestro pour les fleurs et des bougies donnait l’impression que le public était transporté au XVIIè siècle ou figurants dans une scène du film Barry Lyndon de Stanley Kubrick. Le concert où se produisait le Maestro William Christie au clavecin et le jeune, Théotime Langlois de Swarte au violon fut interrompu car le clavecin n’était pas parfaitement accordé.  Ce qui irrita le Maestro et ce fut Théotime qui se chargea de détendre l’atmosphère avec une certaine dose d’humour et d’élégance. Finalement, le concert repris mais depuis le début car la programmation était très subtilement réfléchie.

Et ce fut un véritable sortilège qui eut lieu sous les yeux admiratifs du l’assistance. La complicité entre les deux musiciens était évidente, ils jonglaient avec leur instrument maniant celui-ci avec une virtuosité époustouflante.  Les deux hommes avaient mis à l’honneur non seulement Rameau mais aussi des compositeurs presque inconnus tels : Toussaint Bordet, Jacques et Louis Aubert, Charles Antoine Branche, Jean Baptiste de Cupis de Camargo et André-Joseph Exaudet.

L’émotion soutenue par l’admiration valurent aux deux hommes quatre rappels et à chacun répondit une standing ovation. Particulièrement, la version des Indes Galantes de Jean Tarade qui est absolument étonnante et dont le Théotime livra le meilleur. 

Une soirée inoubliable !

Christian CHARRAT

Le plus : Retrouvez le talentueux Théotime Langlois de Swart sous la direction de Paul Agnew dans un concert consacré à Mozart/Beethoven le 8 octobre prochain à la Philharmonie de Paris. 

Chaque année au mois d’août, on peut revivre cette période enchantée du festival Dans les jardins de Willian Christie, plus d’informations et réservations sur arts-florissants.o

LE VIOLON DE RAMEAU

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