L'ENCYCLOPÉDIE DU CRIME AU CINÉMA
Du fait divers à la pellicule
© Éditions Gründ
La violence fascine
Il faut admettre au vu des séries ou films qui obtiennent un grand succès sur Netflix ou au cinéma que ce sont des faits divers d’une violence inouïe qui plaisent. La série sur Jeffrey Dahmer, tueur en série gay, surnommé « Le cannibale de Milwaukee » fut visionné des milliers de fois voire des millions. On se rappelle aussi de l’énorme succès du film de Jonathan Demme, Le silence des agneaux. Pourquoi la violence fascine autant les populations et inspire -t-elle les réalisateurs ? Le sang serait-il photogénique ?
200 faits réels pour 240 films
Les deux auteurs du livre L’encyclopédie du crime au cinéma paru aux Éditions Gründ ne donnent pas la réponse. Par contre, Alain Bauer, professeur de criminologie et son complice le journaliste spécialiste du cinéma, Stéphane Boudsocq retracent de manière passionnante et en fonction de thèmes bien précis. Le tout premier film sur un fait divers, fut l’affaire Dreyfus qui a ébranlé la troisième république, vue par le cinéaste visionnaire George Méliès. Bien entendu, les tueurs en série sont à l’affiche à commencer par l’excellent film de Frédéric Tellier SK1 sur Guy George qui rappelons le, confessa le meurtre et viol de cinq jeunes femmes (il y en aurait eu sept). Le plus de cette encyclopédie est que les auteurs expliquent ce qu’était le fait divers dans la réalité et ce qu’en on fait les réalisateurs. Sont cités des chef d’œuvre tels : M le maudit de Fritz Lang ou La nuit du chasseur de Charles Laughton avec l’inquiétant Robert Mitchum. Les notables criminels sont aussi illustrés avec Le docteur Petiot de Christian de Chalonges ou Landru de Claude Chabrol dont Françoise Sagan signe le scénario en 1963. Les femmes ne sont pas en reste avec les meurtrières dont Arsenic et vieilles dentelles de Frank Capra avec le charismatique Cary Grant. N’oublions pas la performance de Charlize Théron qui lui valu un Oscar pour Monster film de Patty Jenkins mais aussi La vérité d’Henri George Clouzot avec une Brigitte Bardot pour une fois très crédible.
Du sang ruisselant sur grand écran
Les crimes politiques sont aussi mentionnés tels : L’affaire Mattei de Francesco Rosi ou Harvey Milk de Gus van Sant avec un Sean Penn très convaincant. Ne pas oublier le très réussi Mississippi Burning d’Alan Parker avec Willem Dafoe et Gene Hackman. Le terrorisme et les tueries de masse sont évoqués avec le remarquable Elephant encore de Gus van Sant ou le documentaire Bowling for Columbine de Michael Moore. Les affaires sociales sont abordées avec Les accusées de Jonathan Kaplan avec une Jodie Foster, bouleversante en femme violée et qui obtient un Oscar amplement mérité. Ce film de 1988 devait attirer, hélas sans trop de succès, l’attention sur les femmes victimes d’abus sexuels et de viols, Me too, n’avait pas encore vu le jour… Les affaires sensibles, nous rappellent The bling ring de Sofia Coppola ou encore le génial La corde d’Alfred Hitchcock. Le registre mystique et surnaturel est bien présent ainsi que les erreurs, doutes, cold cases et crimes irrésolus dont Le dalhia noir de Brian de Palma ou Le mystère von Bülow de Barbet Schroeder. La police et les grands criminels ne sont pas épargnés ainsi que les amants criminels. On termine sur une note d’humour avec Les tragi-comiques dont le célèbre Le corniaud et Le coup du parapluie de Gérard Oury.
Si vous aimez frissonner et revenir sur des faits divers marquants qui ont fait la une des journaux et si vous aimez passionnément le cinéma, cette encyclopédie captivante est pour vous. Elle mêle dans notre mémoire des destins sombres et tragiques sublimés par des acteurs au sommet de leur art.
L’encyclopédie du crime au cinéma – de Alain Bauer et Stéphane Boudsocq – Éditions Gründ – lisez.com/grund