Lila downs

Que Viva Mexico !

Photo : © Paul Bourdrel

Impossible de résister au rythme

Les lyonnais sont connus pour ne pas être un public très démonstratif mais la chanteuse mexicaine Lila Downs , a réussi à faire se trémousser la foule venue l’écouter dans le cadre des célèbres Nuits de Fourvière.  C’était la dernière soirée des Nuits et elle fut dédiée à la Cumbia -avec un C majuscule- cette musique qui, depuis une dizaine d’années, déferle sur le monde. La cumbia est née au XVIIème siècle en Amérique latine. Les Colombiens l’ont inventée, mais les Mexicains y excellent.

Il est impossible de résister au rythme de la cumbia, cette musique moins nerveuse que la Salsa est aussi plus chaloupée, plus lascive. Les hommes dansent en bougeant les hanches et les bras en rythme, les femmes font tournoyer leur robe misant sur la séduction, elles s’abandonnent ondoyant avec grâce. C’est sensuel sans nécessairement devoir s’étreindre.  C’est surtout une musique qui donne envie de vivre, de rire et de s’oublier dans la danse et la musique qui vous possèdent totalement. 

En première partie, les Marimba-Heroes de Son Rompe Pera des trois frères Gama ont fortement chauffé la salle. Cousin latino du vibraphone, le marimba est l’instrument de prédilection des trois frères Gama. Tout petits déjà, ils en jouaient avec leur père lors de fêtes de rues ou dans les cimetières pour le Día de los Muertos, la Toussaint mexicaine. Les mexicains ont une approche joyeuse de la mort à l’inverse de nos concitoyens.  Bartabas avait d’ailleurs donné un superbe spectacle consacré à la mort au Mexique, Calacas, toujours dans le cadre des Nuits de Fourvière en 2011.

En seconde partie, apparut la légende mexicaine Lila Downs et à son entrée la salle hurla son plaisir. On remarque plusieurs accessoires posés sur une table, au fil de la représentation l’idole s’empare d’un châle, d’un sombrero et même d’une bouteille de Mezcal (eau de vie.) Et de la vie cette chanteuse en insuffle à son public à chaque chanson. Elle entame la chanson Clandestino de Manu Chao et la foule reprend le refrain uni dans cette grande messe dédiée au bonheur et à la musique. Les gens dansent même dans les gradins, les danseurs envahissent le peu de place qui reste devant la scène. Un jeune homme handicapé se lève pour se joindre aux danseurs et c’est le moment émotion et communion. Lila Downs, une voix puissante et émouvante dans La Paloma par ex, et ses musiciens fort doués et dopés aux cris et applaudissements réussissent à faire danser tous et toutes sans distinction.  La diaspora mexicaine est présente et manifeste sa joie en agitant des drapeaux du Mexique tout en dansant avec grâce.  La diva qui chanta devant le président Barack Obama, finit par s’éclipser sous les bravos et applaudissements nourris car tout a une fin hélas.

Elle ne laissa pas pour autant les spectateurs rentrer chez eux car en troisième partie, les moins fatigués, eurent droit à un concert de Kumbia Boruka, fondé par Hernán Cortés Nava, un accordéoniste mexicain basé à Lyon, Kumbia Boruka est une autre preuve de la globalisation heureuse de la cumbia. Inspiré par les classiques colombiens des années 1960, le groupe fait une grande boucle qui traverse tous les rythmes de la diaspora afro-latine. Ils sont les locos (fous) de l’étape, et ne pouvaient décidément pas rater cette nuit de rythmes endiablés.

Une soirée absolument inoubliable !

Photos : © Paul Bourdrel

Lila Downs

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