Le nom de l’établissement n’est pas sans rappeler la (belle) chanson d’Alain Bashung.  C’est donc avec curiosité que l’on pousse la porte du restaurant éponyme.

Situé en plein cœur de Paris, au sein de l’immeuble iconique de la Poste du Louvre, l’Hôtel Madame Rêve inscrit le renouveau de l’hôtellerie de luxe. Sur 7ooom, Madame Rêve offre aux parisiens, et aux touristes du monde entier, 82 chambres et suites le plus souvent dotées de terrasses, un espace bien-être, deux restaurants et un immense rooftop végétalisé, avec une vue inédite sur Paris, nous y reviendrons plus longuement.  

Mais intéressons-nous d’abord au « Madame Rêve Café. » La porte à peine poussée, nous sommes submergés par la hauteur du plafond et la beauté de l’endroit. On ne peut s’empêcher de penser au décorateur Eugène Lami et au Chateau de Ferrières, propriété des Rotschild en Seine et Marne et auquel le Musée des Arts Décoratifs rendit un bien bel hommage (voir article.) Nous sommes d’office dans un ailleurs digne de Proust où le temps s’est arrêté. On s’attend à voir surgir la duchesse de Guermantes ou le baron Charlus mais aujourd’hui, c’est plutôt, la belle princesse Anne de Bourbon-Siciles qui franchit le seuil, suivit de l’indispensable Tout-Paris nécessaire à la réputation d’un lieu. Les gens de la mode, les riches étrangers friands de lieux hors normes se bousculent car ici on est entre soi et non pas dans des chaînes hôtelières type Kimpton ou Holliday Inn.

Le plafond du café est haut de huit mètres mais rien d’oppressant car quatre immenses lustres chandeliers de Mathieu Lustrerie magnifient les volumes et réveillent les couleurs profondes des tentures de velours, en 15 nuances, de l’éditeur de tissus d’exceptions Pierre Frey. Laurent Taïeb (le propriétaire) a imaginé chaque élément du mobilier de cet immense lobby en s’inspirant des modèles de l’époque et en les adaptant au confort d’aujourd’hui avec la Maison Henryot (depuis 1867).