Marlene dietrich

Sublimée par Blow-Up, Arte

Photo : Flammarion

Sa carrière vacille

Blow-Up, en référence au film d’Antonioni, est un webmagazine qui s’émancipe de la promotion des nouveautés en salles et des formes traditionnelles de la cinéphilie.  En reliant entre eux des films disparates, l’auteur et réalisateur Luc Lagier décortique les images célèbres du Septième Art pour y découvrir des éléments cachés (ou « petites madeleines » pour les intimes) autour d’une thématique choisie. Il nous offre un portrait troublant de celle qui fut la grande rivale « La Divine » Greta Garbo à savoir Marlène Dietrich.

Marie Magdalena Dietrich dite Marlène Dietrich naît en 1901 dans une famille aisée.  Son père, Louis Erich Otto Dietrich est lieutenant de la police impériale. Sa mère, Wilhelmina Elisabeth Joséphine Fesling est une riche héritière, le couple a déjà une petite fille Elisabeth.  Les deux filles reçoivent une éducation très stricte avec des cours de maintien, des leçons de français et d’anglais. Parallèlement à ses études, Marie Magdalena apprend le chant et le violon mais doit abandonner cet instrument à la suite d’une blessure au poignet.  Elle joue néanmoins de la scie musicale quand elle attendait pour monter sur scène.  Son ami Louis Bozon, journaliste, dit que celle-ci refusait de parler de ses débuts de comédienne, c’est- à dire la période entre 1922 et 1930.  Ce que l’on sait c’est qu’elle fit une apparition en tant que figurante dans La rue sans joie de Georg Wilhelm Pabst et dont la star est Greta Garbo qui deviendra sa rivale.

Elle sera remarquée dans une revue de cabaret où elle chante, par le réalisateur Josef von Sternberg qui lui propose le rôle de L’Ange Bleu qui fera d’elle une star après un sérieux régime, on parle même de molaires arrachées pour creuser ses joues.  Elle épouse Rudolf Sieber, un bel homme qui lui donnera une fille Maria Elisabeth. Ils sont rarement ensemble et bien que le trompant ouvertement, elle ne divorca jamais.  Elle tourne plusieurs films avec von Sternberg qui la sublime par des éclairages recherchés qu’elle vérifie elle-même face à un grand miroir, des costumes époustouflants qu’elle sélectionne et crée avec Travis Banton. Ses apparitions dès son séjour à Hollywood sont des événements.  Elle n’hésite pas à porter le costume d’homme qui était alors interdit pour les femmes par le préfet de Paris dans les années 30.

Lorsqu’elle ne tourna plus avec von Sternberg et par un travail acharné, elle continua de façonner sa légende avec une volonté féroce. Elle était profondément anti nazis et ne cédera jamais aux sollicitations de Joseph Goebbels (surnommé le boiteux) ministre de la propagande nazie qui souhaitait faire d’elle l’image du parti. Ce fut le contraire, lors de la Seconde Guerre mondiale, elle s’engage auprès des forces armées américaines pour soutenir le moral des troupes et surtout, celui du Général Gavin… Sa rencontre avec l’acteur Jean Gabin la bouleverse totalement, ils font un film ensemble qui est décevant,Martin Roumagnac, qui ne marquera pas les esprits.  Il restera pourtant l’amour de sa vie. L’acteur Jean Marais, raconte qu’elle lui demandait de venir prendre un café avenue Montaigne où Gabin vivait et qu’elle guettait ses apparitions. Il épouse d’ailleurs un sosie de Marlène. Elle était dispendieuse, elle menait un grand train de vie, passant de palaces en palaces et s’habillant en haute couture.  Elle dit d’ailleurs à Hitchcock avec qui elle tourna Le grand alibi que son couturier serait Christian Dior ou personne !  Sa carrière cinématographique vacille, elle se tourne vers la chanson ou sa voix rauque et sa présence fait sensation, accompagnée par Burt Bacharach et son orchestre. Elle apparait moulée dans un fourreau étincelant et un manteau de renard blanc à traine. Par la suite, ayant des problèmes d’alcool et d’argent, elle chute sur la scène à plusieurs reprises et finit sa vie clouée dans son lit de son appartement de l’avenue Montaigne bénéficiant d’un loyer bloqué par la loi de 1948. Dès que les propriétaires cherchaient à l’expulser, elle alertait la presse disant : « On veut mettre l’Ange Bleu à la rue. » Elle envoyait par le biais de Louis Bozon, des cachets à l’actrice Romy Schneider et qu’elle cachait dans des livres et dont les pages étaient découpées. Elle meurt à Paris le 6 mai 1992.

Des années plus tard, sa fille désormais mariée écrira un livre sur la vie avec sa célèbre mère Marlène parus aux Éditions Flammarion. Sa mère l’appelait “L’enfant” et pas par son prénom, le livre écorne sévèrement la légende de Marlène ne cachant rien de ses liaisons avec les représentants des deux sexes.  Elle partage John Gilbert et surtout Mercédès de Acosta avec « La Divine. » Si à l’écran elle était devenue une femme fatale, elle l’était aussi dans la vraie vie sautant d’un amant à un autre, ramenant dans son sac comme un trophée le slip de l’un d’entre eux…

On souhaite oublier ses frasques sexuelles pour ne garder en mémoire que son apparition cachée dans un costume de gorille sur la chanson Hot Voodoo ou son apparition en frac blanc toujours dans Blonde Vénus.  Inoubliable visions d’une des déesses d’Hollywood magnifiée par son pygmalion et la caméra de ce dernier !

Marlène par Maria Riva – Éditions Flammarion – tirage épuisé

Marlène Dietrich – Portrait 1926-1960 -Éditions Schirmer/Mosel 

Photo : © D.R. BLOW UP – Arte

Photo : © D.R. BLOW UP – Arte

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