MATHIEU CHALLIÈRES
De la publicité à Maison & Objet
Toutes les photos : © M.Challières
Un exemple à suivre !
Designer autodidacte, Mathieu Challières a d’abord exercé ses talents créatifs dans la publicité. Spécialisé dans l’écriture de film, primé à Cannes, il fait l’essentiel de sa carrière chez Publicis. A l’aube des années 2000, il quitte la pub par désir d’indépendance et se lance dans la création d’objets. Un hobby qui l’a toujours occupé à ses moments perdus. Sa formation d’historien de l’art (il est diplômé de l’Ecole du Louvre) lui a permis d’acquérir tout un vocabulaire de formes qu’il met à profit spontanément pour ses créations.
Les mécanismes du développement commercial lui étant totalement étrangers, il fait le choix de ne pas investir un centime dans sa société, considérant que ce serait inévitablement de l’argent perdu. Sage décision car ils sont nombreux (stylistes, designers, etc.) qui furent ruinés n’ayant pas le sens des affaires… Il lui faut donc un mode d’expression ne nécessitant quasiment aucune mise de fond. Ce sera la bande plâtrée, technique pour laquelle il a développé lui-même un savoir-faire très inhabituel.
Mais ce qui retient l’attention, ce sont ses luminaires spectaculaires en plâtre qui sont vendus au Bon Marché et sélectionnés par des décorateurs en vue. Ses œuvres sont poétiques et touchent les visiteurs et acheteurs qui s’arrêtent nombreux devant son stand au salon Maison & Objets. Le lustre Balthazar donne un bon exemple de cette méthode. Il est né du désir de synthétiser l’esprit d’un lustre du XVIIème siècle. Il est composé de volutes « brisées » (motif classique par excellence), de quelques coupelles, de 3 boules et d’un cône.
Pour un néophyte, ce lustre n’évoque en rien quelque chose de jamais vu. Ce qui est intéressant, c’est qu’il a néanmoins été considéré comme tel par la justice. Dans le cadre d’un procès en contrefaçon intenté à l’encontre de deux grandes enseignes de la distribution et d’un important fabricant allemand de luminaires, le Tribunal de Commerce de Paris a statué que le lustre Balthazar constituait « une œuvre de l’esprit », au sens de la convention de Berne sur la propriété intellectuelle. En d’autres termes, la juge a considéré que sa singularité était opposable à tout objet conçu ultérieurement. Et que par conséquent, il convenait de condamner les contrefacteurs et leurs distributeurs.
Le piratage est partout, c’est un fléau ! La propriété intellectuelle est bafouée par des gens sans scrupules. Il est important de ne pas se laisser copier sans réagir, certes la bataille est longue et coûteuse mais la création, elle, est longue et laborieuse.
Mathieu Challières, un exemple à suivre !
challieres.com – E-mail : site@challieres.com