FESTIVAL LUMIÈRE 2024
Cérémonie d'ouverture
Toutes les photos : ©Jean-Luc Mege
Ils sont venus, ils sont tous là !
Lors de sa master class au Festival Lumière, le grand cinéaste franco-grec Costa-Gavras a rappelé qu’un film commence toujours par une histoire portée à l’écran par les acteurs. Cependant, il a tenu à rendre hommage à une profession souvent oubliée : celle des monteurs. « Un montage réussi peut sublimer un film ; un montage raté peut le condamner », a-t-il affirmé.
Chaque année, les spectateurs du festival sont impressionnés par la qualité des montages des bandes annonces présentées, de véritables joyaux du cinéma. Composées d’extraits de films soigneusement choisis, ces compilations de dix minutes parviennent à extraire la quintessence d’œuvres parfois longues de plusieurs heures, sublimées par une sélection musicale qui renforce chaque émotion, qu’il s’agisse d’action, de romance ou de moments de pure intensité dramatique. Un condensé de talent et de sensibilité qui enchante le public.
Les monteurs, héros de l’ombre du 7e art
Si ce Festival met en lumière les réalisateurs, acteurs, sponsors et bénévoles, il est peut-être temps de célébrer également les monteurs, véritables artisans de l’ombre. À l’instar des petites mains de la haute couture, ils jouent un rôle fondamental, insufflant magie et émotion aux films. Les monteurs manipulent les plans, jonglant avec les émotions des spectateurs, les guidant du rire aux larmes, de la peur à la colère.
Martin Scorsese, qui travaille avec le même monteur depuis des décennies, sait à quel point ce métier est crucial pour l’impact d’un film. Une suggestion adressée à Thierry Frémaux, directeur du festival : pourquoi ne pas rendre hommage à ces maîtres du montage, ces « grognards » du cinéma, qui magnifient chaque année le Festival Lumière de leur savoir-faire ?
Une communion émouvante autour de Michel Blanc
Le Festival Lumière 2024 s’est ouvert sous les auspices de l’actrice Isabelle Huppert, honorée par le Prix Lumière. Devant une foule exaltée, Thierry Frémaux, véritable maître de cérémonie, a orchestré un moment de communion avec le public autour de Michel Blanc. Lors de la projection d’un extrait culte du film Les Bronzés font du ski, où l’acteur se retrouve coincé dans un téléski en chantant « Quand te reverrai-je, pays merveilleux ? », la salle entière a entonné le refrain, créant une ambiance inoubliable. Cinq mille téléphones illuminant l’espace ont ajouté une touche magique, mêlant rire et émotion.
Parmi les célébrités présentes, Vanessa Paradis, éblouissante en Chanel, a remporté un triomphe au côté de Monica Bellucci, venue avec son compagnon Tim Burton, dont l’apparition a suscité une ovation. Le charismatique Benicio del Toro, lui aussi, a fait sensation, accordant généreusement des autographes à ses fans à la fin de la soirée. En hommage, Costa-Gavras a reçu un Prix Lumière d’honneur, célébrant sa contribution inestimable au cinéma.
Des dialogues signés Henri Jeanson
Le plus de la soirée fut la découverte d’un film de Christian-Jacques, Un revenant avec l’immense Louis Jouvet et un tout jeune acteur à l’époque, François Perrier. Ce long métrage fut tourné en grande partie à Lyon. Là encore, l’intelligence de Thierry Frémaux est démontrée en se faisant l’ambassadeur de sa ville, qui reconnaissons le, est très agréable. Ce film, réalisé en 1946, est assez méconnu, même des cinéphiles qui ne sont plus tout jeunes. Mais les dialogues de Henri Jeanson (qui s’est inspiré de l’affaire Gillet, drame qui eut lieu dans la région lyonnaise en 1922) sont ciselés à l’arsenic et c’est un plaisir d’écouter Louis Jouvet s’en emparer. Les répliques, d’un cynisme acerbe, résonnent encore, rappelant que le cinéma sait aussi manier l’ironie avec la précision d’un bijoutier.
Une soirée de gala spectaculaire
Enfin, pour ceux souhaitant vivre le glamour du festival, le dîner de gala, proposé à six cents euros par personne, a réuni de nombreuses personnalités. La pétillante Alexandra Lamy, resplendissante, a diverti les invités en dansant sur les tables, rappelant par son audace la ferveur et la convivialité propres au Festival Lumière.
Christian CHARRAT
Le Festival Lumière de Lyon a lieu chaque année en octobre. Plus d’informations et billeterie sur festival-lumiere.org