Paul Newman
La vie extraordinaire d'un homme ordinaire
Des histoires complexes
Les cinéphiles passionnés connaissent bien le beau gosse du cinéma américain Paul Newman mort en 2008 d’un cancer à l’âge de 83 ans. Ce dernier tenait l’affiche de films devenus des classiques : La chatte sur un toit brûlant, L’Arnaque, Butch Cassidy et le kid, La tour infernale, La couleur de l’argent, Les sentiers de la perdition, la liste est longue et non exhaustive.
Ceux qui ne le connaissent pas auront plaisir à lire cette autobiographie avec de nombreuses photographies basée sur des entretiens enregistrés entre Paul Newman et le scénariste Stewart Stern. Ce dialogue s’est étalé sur plusieurs années et Stern a interrogé des camarades d’université et de la marine de Newman, ses deux épouses, son frère et d’autres membres de la famille, des amis, des collègues du show-business, notamment des scénaristes, réalisateurs, des producteurs agents et acteurs.
Prisonnier de sa beauté
C’est passionnant car au fil des pages et de la vie de Newman, tous ces témoins partagent leurs souvenirs de cet homme attachant et altruiste. On découvre que sa beauté qui l’aida dans le monde du cinéma et dont il disait que son physique était « sa rente », le gênait. Sa mère qu’il décrit comme incapable d’aimer mais vaniteuse, l’exhibait en société comme un ornement. Son père, alcoolique, le considérait comme un bon à rien. Plus tard, ce fut sa célébrité qui l’embarrassa, les gens voyaient en lui le héros qui était à l’écran et pas l’homme peu sur de lui, qu’il était dans la vraie vie. Ses fans qui le vénéraient étaient fréquemment envahissants et grossiers à son encontre. Il en souffrait beaucoup.
Un couple fusionnel, Paul et Joanne
Même sa fille Cléa a déclaré qu’elle était loin de savoir à quel point les histoires que son père lui racontait avaient été complexes et traumatisantes. Newman dans ses mémoires joue carte sur table, même au sujet de sa vie sexuelle et de ses relations avec ses deux épouses. Il ne cache pas son addiction à l’alcool et les drames qu’il a vécu comme le décès d’overdose de son seul fils. L’actrice Joanne Woodward fut le grand amour de sa vie. Il écrit qu’elle le reconnut comme un orphelin à la braguette tendue chaque fois qu’ils dansaient… Leur couple est légendaire dans le milieu du cinéma ou les stars se marient et divorcent régulièrement.
Philanthrope, il versera tous les bénéfices de la création d’une vinaigrette Newman’s own (devenue très célèbre aux USA) aux associations d’aide aux enfants atteint de cancer. Il conclut avec cette phrase : « Je ne cherche pas à être un saint. Je pense simplement que dans la vie il faut être un peu comme l’agriculteur qui remet dans le sol plus qu’il n’en retire ». Voilà de quoi donner à réfléchir, ce beau livre nous y incite…
La vie extraordinaire d’un homme ordinnaire – de Paul Newman – traduit de l’anglais par Serge Chauvin Éditions La table ronde – 352 pages – 24,50 € – editionslatableronde.fr