PLAY PLAY PLAY

La rétrospective William Klein à Montélimar

Autoportrait, Paris, 1993 (Contact peint, 1995) © William Klein

Il brutalisait l'appareil

Qu’est-ce qui nous plaît vraiment dans l’exposition consacrée à William Klein au Musée d’art contemporain de Montélimar jusqu’au 6 janvier 2025 ? La palette artistique de ce grand photographe américain, son œil sur la mode et les métropoles, et ses commentaires sur ses cadrages. De plus, l’accès est gratuit !

Play 1 : des talents pluriels

Il était photographe, peintre, cinéaste et graphiste. Né en 1926 (soit cent ans après l’invention de la photographie), William Klein est décédé en septembre 2022. À Montélimar, avec « Play play play », la rétrospective du Musée d’art contemporain donne un aperçu de son goût du jeu (d’où le titre Play). Raphaëlle Stopin, commissaire d’exposition (directrice du Centre photographique Rouen Normandie) invite à découvrir les talents pluriels de son œuvre, en permanence contemporaine.

Au fil d’une dizaine de salles, les 250 documents (tirages d’époque, impressions grand format, documents d’archives, livres, extraits de films) témoignent de ce parcours monumental, par la quantité des médiums abordés et des supports investis, de l’image fixe au cinéma, de la page du livre à celle du magazine, avec une inclinaison pour l’expérimentation et l’abstraction.

Play 2 : de la mode aux métropoles

Ce sont nos clichés préférés : William Klein a révolutionné la photographie de mode, un milieu qui « lui pompe l’air », confie-t-il. Il a collaboré au magazine Vogue et installé ses mannequins dans la rue, jusqu’à prendre le risque d’en perdre le contrôle.

Son travail sur les métropoles, avec ses séries dédiées à New York (1954), Rome (1956), Tokyo (1961), Moscou (1964) et Paris (2002) impressionne aussi. Il joue et danse avec les foules, toujours en mouvement perpétuel. Chez lui, c’est un art ! Sa culture et ses aspirations ne sont pas celles du photojournaliste, à la différence des reporters de l’époque. Il dit : « je décadrais, je recadrais, je brutalisais l’appareil ». Ce qui frappe, ce sont les regards caméras qui habitent ses clichés, interpellant parfois le spectateur.

Play 3 : les photos commentées

Ne ratez pas la dernière salle : l’intérêt de cette exposition réside aussi dans les commentaires de l’artiste face à ses planches contact. On l’écoute avec attention expliquer ses choix. « Il n’a cessé de remettre en jeu les modes de représentation, pointe Raphaëlle Stopin. De même qu’il utilise, de manière non conventionnelle, un objectif grand angle 28 mm pour photographier parfois de très près provoquant flou et déformation, il n’hésite pas à recadrer drastiquement son négatif quand il l’estime nécessaire. »

William Klein avait déjà exposé à Montélimar, au château des Adhémar, en 1985 à l’invitation d’une association « La photographie à Grignan ». Cette fois-ci, il revient au musée, ancienne caserne réhabilitée en 2003. Et dont l’accès est gratuit !

Isabelle BRIONE

William Klein, Play play play –  – jusqu’au 6 janvier 2025 au musée d’art contemporain, place de Provence, Montélimar. Tel : 04 75 00 25 46. Ouvert du mardi au dimanche de 13 h 30 à 17 h 30. Vacances scolaires Toussaint et Noël : mardi au dimanche de 10 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h 30.
Fermeture les 1er et 11 nov. 2024, le 25 déc. 2024 et 1er jan. 2025.
Entrée libre. Web : https://www.montelimar-agglo.fr/

Anne + Isabella, Broadway & 46th. street, New York 1959 (pour Vogue) © William Klein

Simone + Phosphatine, Paris, vers 1960 (pour Vogue) © William Klein

Bande de gosses, Tokyo, 1987 © William Klein

Dans la foule, New York, 1955 © William Klein

PLAY PLAY PLAY

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