House of guinness- NETFLIX

Voilà une série qui n’est pas sans rappeler Peaky Blinders qui était à l’époque diffusée sur Arte avec Cillian Murphy. Elle avait marqué les esprits et inspiré des séries de mode. Normal car House of Guinness est du même auteur, Steven Knight et visiblement avec la même équipe technique. On reconnaît dès les premières images sa touche : un esthétisme léché, des cadrages spectaculaires, une bande son en décalage avec l’époque et une violence certaine.

Il est précisé à chaque épisode que le scénario est inspiré d’une histoire vraie, celle de la famille Guinness qui est à la tête d’une brasserie de bière en Irlande qui leur apportera gloire et surtout fortune. Daphne Guinness est aujourd’hui, non seulement une très riche héritière mais aussi une personnalité influente du monde de la mode.

L’histoire 

House of Guinness raconte une épopée inspirée par l’une des dynasties les plus célèbres et les plus anciennes d’Europe : la famille Guinness. L’histoire débute à Dublin et à New York au 19e siècle avec Sir Benjamin Guinness, l’homme à l’origine de l’extraordinaire succès de la brasserie Guinness. La série explore l’impact considérable qu’a eu son testament sur ses quatre enfants adultes, Arthur, Edward, Anne et Benjamin, mais aussi sur les Dublinois qui travaillent et interagissent avec ce que l’on peut appeler le phénomène Guinness. 

Une famille qui cachent divers secrets

Ce qui est passionnant dans cette narration, c’est que chaque membre de cette famille cache un secret qui pourrait détruire leur cellule familiale et mettre fin à leur pouvoir grandissant. Edward a une ambition démesurée mais aussi une conscience sociale que n’a pas Arthur l’aîné. Ce dernier est un homosexuel frivole peu intéressé par la fabrique et peu importe qu’il soit riche ou pas, il peut être arrêté à tout moment car être homosexuel est un délit pouvant lui valoir jusqu’à 20 ans de prison ou des travaux forcés. C’est ce qui d’ailleurs arriva au brillant écrivain Oscar Wilde qui écopa de deux ans de travaux forcés qui le brisèrent physiquement, moralement et socialement. 

Edward, le plus sérieux, se préoccupe du sort de la brasserie et de l’étendue du marché, donc de sa fortune mais aussi de ses ouvriers, ce qui n’est guère courant à l’époque. La seule femme de la famille est mariée à un pasteur qui ne la satisfait pas et trouve un certain réconfort auprès du dangereux mais séduisant M. Rafferty qui travaille pour la brasserie dans bien des domaines…  Les femmes n’ayant à l’époque aucun pouvoir, elle réussit cependant à convaincre son frère Edward de se préoccuper du sort des pauvres.

Le dernier de la fratrie, Benjamin est un alcoolique livré à lui-même et à son addiction. Il est le vilain petit canard de la famille.

Un fossé profond sépare les riches des pauvres

Toutes ces personnalités complexes fascinent, l’argent et le pouvoir aussi. Rien n’a changé au fil du temps, voilà pourquoi cette série attire comme un aimant car si elle se déroule au 19e siècle, elle est toujours d’actualité car la fièvre de l’argent n’a pas disparu. L’écart entre les pauvres et riches n’a lui non plus pas disparu, il s’est même creusé de nos jours. La série est soutenue par un casting impeccable et les décors et costumes rappellent le chef-d’œuvre de Luchino Visconti, Le Guépard

Tout comme une coupe de champagne, on déguste avec gourmandise et plaisir cette série, éblouie par les images qui défilent sous nos yeux.  Un voyage dans un autre monde et dans le temps sans bouger de son canapé, voilà la clé du succès. 

House of Guinness –  saison 1- de Steven Knight – avec Jack Gleeson, Anthony Boyle, Louis Partridge, James Norton, Emily Fairn –  8 épisodes – netflix.com