Second Tour
Albert Dupontel Président !
Albert Dupontel
au Second tour
Photo : DR
Telle était la réflexion d’un spectateur enthousiaste à la fin de la projection du dernier film d’Albert Dupontel, Second tour. Il est vrai que ce film fort drôle épinglant les hommes politiques et les journalistes est jubilatoire. Au casting, on trouve Cécile de France dans le rôle de la journaliste sans scrupules et au langage légèrement vulgaire et Nicolas Marié dans le rôle du caméraman fan de football (ce qui n’est pas le cas du tout dans la réalité.) Bertrand Dupontel est impeccable dans le rôle du politicien. La réunion des trois donne un petit bijou de comédie grinçante parfois émouvante.
Albert Dupontel avoue, par la bouche de Thierry Frémaux, ne pas aimer du tout le Festival de Cannes, « (Sic) Je n’y vais pas car je tape tout le monde. » Ça a au moins le mérite d’être clair ! Thierry Frémaux confesse que Albert Dupontel, au cours des avant-premières, se glisse dans la salle afin d’entendre les réactions du public et en fonction de celles-ci, il modifie son film pour que celui-ci soit le meilleur possible et ce dernier est à la hauteur de ses exigences.
Au revoir là-haut d’après le roman de Pierre Lemaitre qui n’avait rien à voir avec l’univers d’Albert Dupontel mais était, on s’en souvient, absolument magnifique ! C’est un grand cinéphile curieux de tout. Il s’empare du micro après des applaudissements nourris et mérités à son égard à la fin de la projection. Il confesse une admiration sans limite pour le grand réalisateur qu’est Ken Loach. Son film est parti d’un documentaire sur le ministre Robert Kennedy assassiné qu’il regarda et qui le bouleversa durant la crise de la Covid. Il avoue trouver plus de réponses existentielles dans ses films que dans la réalité. L’homme a de l’humour à revendre et fait beaucoup rire la salle mais il livre aussi ses réflexions sur le son et le montage qui dura 11 mois ! Il admire les musiciens Nino Rota, l’alter égo de Federico Fellini et aussi Ennio Morricone.
Il aime travailler en studio car il maîtrise tout et il peut travailler au calme. Il dévoile ses secrets de tournage et la manière dont il fait ses castings, etc. Son débit est intense mais ponctué par des traits d’esprit forts brillants qui séduisent la salle entière et ce durant 30 minutes. Il aurait adoré filmer le très regretté Michel Simon car il était pour lui d’une modernité éternelle. Il clôt son étonnant et brillant discours en mettant en avant une organisation caritative d’une vieille dame devenue aveugle et qui s’était occupée de lui enfant. Le Conseil de Normandie lui ayant coupé les vivres, il lance un appel aux dons suite au QR Code qui s’affiche sur l’écran, laissant les spectateurs avec leur conscience et leur Iphone…
Second tour – de et avec Albert Dupontel, Cécile de France, Nicolas Marié – 1h37