SURRÉALITÉ

George Byrne est un photographe australien qui s’est installé à Los Angeles en 2010. Il avoue avoir été fasciné par la ville. Los Angeles aux États-Unis est comme Marseille en France, on aime ou on déteste, il n’y a pas de juste milieu. George Byrne est de suite séduit par la mégapole.

De 2010 à 2013, il utilise une myriade d’appareils photos et prend ainsi des milliers de photos de la ville. L’arrivée des smartphones et d’Instagram facilite le processus de répétition, de réduction et d’identification, mais génère également de nombreux défauts car n’importe qui peut s’improviser photographe ou paparazzi…Il confie ne pas avoir été motivé par la publication de son travail et encore moins par la possibilité de réaliser une exposition. 

Pourtant avec le temps, en 2014 précisément, l’idée de faire une exposition s’impose à lui comme une évidence. Il utilise des appareils anciens moyen format qui lui permettent de faire de grands formats qui seront exposés en 2015. Puis l’idée vient d’un livre, il doit choisir 68 images sur 175. Il souhaite montrer ainsi l’évolution de son travail et essaie d’instiller de l’ordre dans le chaos, de la beauté dans la décrépitude et de l’espoir dans cette ville qui en est totalement dépourvue.

L’insolite et l’improbable sont présents dans les clichés de Los Angeles qui ignore et réfute son histoire, à l’inverse de New York ou Chicago.  Si New York est une ville bouillonnante et incroyablement vivante, L.A semble figée, sans vie car les piétons s’y font rares. Peut-être est-ce la superficie ? Ou la superficialité ambiante qui bannit la profondeur d’âme.  George Byrne a réussi toutefois à en extraire une beauté limite surréaliste.  Son travail de photographe peut être comparé à la peinture de David Hockney qui lui aussi vivait à Los Angeles et qui vit, aujourd’hui, en Normandie.  Sans vraiment aimer cette ville, on peut en admirer les clichés du livre Surréalité, quand le talent fait l’œuvre…

Surréalité – de George Byrne – Éditions du Chêne – 144 pages – 39,90 €