T’ANG HAYWEN
Un peintre chinois à Paris (1927-1991)
Toutes les photos : T’ang Haywen © D.R
Une immersion dans l'âme tourmentée
Plongez dans l’univers envoûtant d’un virtuose des pinceaux avec le maestro sino-français T’ang Haywen, dont le talent éclatant s’inscrit en lettres d’or dans les annales de l’art contemporain. Transportés dans le tumulte artistique de Montparnasse des années d’après-guerre, les visiteurs de cette remarquable exposition au Musée Guimet, découvrent l’odyssée fascinante de cet artiste chinois au destin singulier.
Un souffle d’art et de liberté
Arrivé à Paris en 1948 sous le prétexte d’études de médecine, T’ang Haywen s’éprend de la Ville Lumière et de son effervescente créativité. Il y vivra d’ailleurs jusqu’à la fin de sa vie. Imprégné des maîtres occidentaux, il façonne son style à travers des croquis exaltés des rues parisiennes, mêlant habilement influences orientales et modernité occidentale.
T’ang Haywen, c’est l’histoire d’une vocation irrépressible. Délaissant les sentiers tracés pour l’art, il écrit à son frère en 1958, dévoilant son âme d’artiste : « J’ai trouvé ma vocation dans la peinture… une affaire très grave où la réussite doit être sincère ». Une détermination qui le propulsera vers les sommets de la reconnaissance artistique internationale.
À la jonction de deux mondes, entre Orient et Occident
À travers une centaine d’œuvres magistrales, l’exposition révèle les différentes étapes de sa carrière fulgurante. Des aquarelles délicates aux paysages abstraits et calligraphiques des années 60, chaque toile est une immersion dans l’âme tourmentée et passionnée de l’artiste.
Mais c’est dans les formats plus imposants que T’ang Haywen révèle toute la profondeur de sa quête artistique, mêlant l’encre monochrome à l’éclatante couleur occidentale. Ses diptyques et triptyques des années 70 sont une danse entre le plein et le vide, le noir et le blanc, reflétant la dualité propre à son âme.
L’exposition ne se contente pas de dévoiler son génie artistique, mais offre également un regard intime sur sa vie d’errance et de quête perpétuelle de liberté. Des archives jusqu’alors secrètes nous livrent des trésors inattendus : des cartes postales, des carreaux de céramique peints, des portraits monochromes, autant de fragments de l’âme de l’artiste.
Entre peinture et poésie
L’art de cet artiste transcende les frontières entre peinture et poésie, créant un dialogue subtil entre la forme et le sentiment. À travers ses paysages abstraits et ses compositions calligraphiques, il parvient à capturer la beauté et l’émotion, évoquant souvent une atmosphère méditative et contemplative. Son utilisation magistrale de l’encre et de la couleur, combinée à une sensibilité artistique profonde, crée des œuvres qui semblent vibrer d’une poésie intemporelle, invitant le visiteur à s’immerger dans un monde d’harmonie et de réflexion.
L’émotion est palpable devant cette révélation artistique, d’autant plus que cette exposition est le fruit d’une donation exceptionnelle de plus de 200 œuvres et 400 pièces d’archives personnelles au musée Guimet. C’est la collection la plus importante au monde. Un geste qui éclaire d’une lumière nouvelle la destinée unique de T’ang Haywen, artiste moderne et visionnaire dont l’empreinte transcende les frontières et les époques.
Sylvie DI MEO
T’ang Haywen – Un peintre chinois à Paris (1927-1991) –
Musée Guimet 6 place d’Iéna 75116 Paris
Tél : + 33 (0)1 56 52 54 33 – Jusqu’au 17 Juin 2024 – Billets 10 à 13 € – guimet.fr