valentino - a grand italian epic

L'empereur de la flamboyance

                                        Toutes les photos : © Taschen  

Un rouge devenu une signature

Il existe des livres comme des robes haute couture, taillés pour éblouir, conçus pour durer. Valentino : A Grand Italian Epic, publié chez Taschen, est de ceux-là. Monument visuel de plus de 500 pages, il retrace l’ascension fulgurante du célèbre couturier italien Valentino Garavani, de Voghera (sa ville natale) à Rome, de l’atelier à la légende. Plus qu’une biographie illustrée, c’est une fresque. Une odyssée. Une déclaration d’amour à l’Italie, à la couture et à la dolce vita.

Le glamour en fil rouge

Il y a aussi des noms qui résonnent comme une promesse d’élégance absolue. Valentino en est un. Plus qu’un couturier, c’est un empire. Une vision. Une légende vivante qui a habillé des princesses, des stars de cinéma, des first ladies et des femmes sur toute la planète qui aspirent à la beauté.

Né en 1932, Valentino pressent très tôt que son destin ne se tissera ni dans la poussière, ni dans le silence. Il part à Paris, étudie à l’École de la Chambre Syndicale, apprend la rigueur chez Jean Dessès et Guy Laroche. Mais c’est à Rome qu’il impose son génie créatif, en 1960, avec son partenaire de toujours, Giancarlo Giammetti. Ensemble, ils fondent une maison à contre-courant des tendances, consacrée à une seule cause : la féminité triomphante. Ses créations sculptent les silhouettes, exaltent les corps sans jamais les contraindre. Et bientôt, un mythe s’impose : le Rouge Valentino, cardinal, incandescent, éternel.

« Le rouge est la seule couleur qui fait battre le cœur plus vite. »

Un empire de lumière

Valentino : A Grand Italian Epic est une immersion dans cette vision absolue du luxe. Conçu comme un opéra en six actes, l’ouvrage déroule l’histoire du créateur à travers croquis inédits, clichés d’archives, publicités rares, confidences et portraits intimes.

Valentino impose très vite un style, des robes somptueuses, toujours impeccablement coupées, qui flattent la silhouette avec grâce et sophistication. Son rouge devient une signature – baptisé « Valentino red ». Les icônes affluent : Jackie Kennedy porte une robe Valentino pour son mariage avec Onassis. Elizabeth Taylor, Audrey Hepburn, et plus tard Naomi, Claudia, Kate, Linda, Gisele…

« Chaque femme mérite d’être une œuvre d’art. Même pour une soirée. »

Tout chez lui respire la démesure maîtrisée, l’élégance millimétrée, l’obsession du détail. Chaque défilé est une mise en scène sacrée où le prodige s’impose comme un art. Car Valentino, c’est aussi l’Italie dans tout ce qu’elle a de plus noble : l’artisanat, la beauté classique, l’opulence enracinée dans la tradition et l’histoire. Il ne conçoit la couture que comme un art majeur, au même titre que l’architecture ou la peinture. Chaque robe est un chef-d’œuvre. Chaque défilé, une cérémonie.

 « Je voulais créer des robes que l’on garde pour toujours, comme on garde une œuvre d’art. »

Les voix derrière le mythe

Signé par Matt Tyrnauer, réalisateur et journaliste à Vanity Fair, et Suzy Menkes, icône du journalisme de mode, cet ouvrage bénéficie de leurs regards complices et avertis. Tyrnauer, déjà auteur du documentaire Valentino : The Last Emperor, connaît intimement son sujet. Quant à Suzy Menkes, elle prête sa plume à la hauteur du personnage : précise, passionnée, élégante. Ensemble, ils tissent un portrait d’orfèvre du couturier et de son empire.

L’adieu du souverain

En 2007, après 50 ans de règne, Valentino fait ses adieux à la scène lors d’un défilé grandiose au Capitole. Un final digne d’un empereur romain, entre robes rouges, larmes et standing ovation. Mais le mythe ne s’éteint pas. Son héritage vit toujours intensément dans le travail de Pierpaolo Piccioli, qui revisite la grandeur de la maison sans jamais la trahir.

Un livre comme un manifeste

Tiré en format XXL, relié avec soin, imprimé sur papier satiné, l’ouvrage est aussi un objet de désir. Il impose le respect, comme une robe de bal. Il s’offre comme on offre un bijou : pour transmettre une vision, une émotion, une époque.

Ce livre n’est pas seulement un hommage : c’est une pièce maîtresse. Une leçon de style, une archive du sublime, un témoignage sur l’homme qui a transformé la haute couture en art de vivre.

« Je ne faisais pas de mode. Je faisais Valentino. » — Valentino Garavani

Sylvie DI MEO

 Valentino. A Grand Italian Epic – Éditions Taschen – Relié, 576 pages – 100 € – Édition en Anglais – taschen.com

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