vies brûlées
Film cathartique mais magnifique !
Photo : D.R
Violence basée sur la réalité
Le titre original du film est Plata quemada, il se base sur des faits réels et des personnages qui ont existé. Les faits violents relatés dans le film se sont déroulés à Buenos Aires et Montevideo entre le 28 septembre et le 4 novembre 1965.
La bande de Los Mellizos est composée du duo Néné (fils de bourgeois renié par sa famille) et Ángel (recueilli par Néné, il est mystique et entend des voix) alias les jumeaux — qui ne sont pas frères, mais amants et délinquants professionnels. Fontana leur propose avec le beau El Cuervo (le Corbeau) de participer au braquage d’un véhicule blindé qui transporte une somme d’argent considérable (7 millions). Les jumeaux acceptent avec l’espoir que cette opération ravivera la fougue amoureuse qui les avait animés au début de leur relation.
La violence du film est renforcée car basée sur la réalité. On se demande comment cela va t’il se terminer ? Le film a aussi le mérite de décrire l’homosexualité telle qu’elle peut être : Virile avec un V majuscule, ce que beaucoup de gens ignorent. Il montre aussi l’amour qui unit ces deux tueurs. La cocaïne dont ils s’abreuvent anesthésie leurs peurs mais n’en réduit pas leur amour qui, bien que très compliqué puisque Angel entend des voix et se refuse à son amant, est évident. Néné, cherche ailleurs à satisfaire ses pulsions sexuelles via des prostitués masculines ou féminines dont la ravissante Gisele. La façon dont est abordé l’homosexualité sans tabou vaut au film d’être interdit aux moins de 18 ans en Argentine. Il fut interdit dans plusieurs États d’Amérique latine.
L’atmosphère des années 60 est magnifiquement reconstituée dans les costumes, les décors, la musique. Le spectateur est transporté dans une autre décennie. Le film balance entre les pulsions sexuelles, la violence des actes commis et l’amour qui tente de s’infiltrer à nouveau entre les deux hommes. On est dans les montagnes russes de vies tourmentées et dont les tourments sont accentués par les prises de drogue. La sensualité est omniprésente, c’est une ode à l’amour incandescent entre deux hommes.
Il faut souligner la performance des trois comédiens principaux : Eduardo Noriega (Angel), Leonardo Sbaraglia. (El Nene), Pablo Echarri (El Cuervo) et aussi une femme, l’actrice Leticia Brédice qui joue Gisele, une prostituée. Tous impeccables et totalement habités par leur rôle. Ce film que l’on doit à Marcelo Pineyro est sorti en France en 2001, il fut récompensé par un Goya du meilleur film étranger en langue espagnole.
Vies Brûlées de Marcelo Pineyro – 2001- 2h05 – Hugo Sigman films – DVD 13 € Fnac