WES ANDERSON
La totale
Il touche à tout.
Les Éditions E/P/A ont eu la bonne idée de consacrer un (beau) livre au réalisateur américain Wes Anderson avec une préface de Thierry Frémaux, le metteur en scène du Festival Lumière de Lyon. À l’écriture, Christophe Narbonne. Ce dernier est un journaliste de cinéma érudit, depuis près de trente ans dont vingt-trois passés en tant que chef de rubrique au magazine Première.
Les grandes marques font appel à lui
Ce livre est une bible pour tout admirateur du réalisateur car il présente en détail l’œuvre en question allant de la genèse du film, la distribution, la réalisation pour aboutir enfin à la réception du film. C’est nouveau et c’est ce qui fait la saveur de l’ouvrage. Bien entendu, le texte est accompagné d’une importante iconographie. Il faut préciser que Wes Anderson a réalisé à ce jour 18 films et courts-métrages en seulement trente ans de carrière. Il aime aussi réaliser des films publicitaires pour diverses marques telles que Hyundai, Ikéa, American Express, Softbank, H&M, et bien sûr pour le parfum Candy de Prada. Une précision : son père Melver Leonard Anderson a travaillé dans la publicité et les relations publiques ce qui l’a certainement inspiré dans sa jeunesse.
Il touche à tout, il s’attaque à l’animation avec un film Fantastic Mr.Fox en 2009 avec un budget de 40 millions de dollars tout de même. La grande Meryl Streep et George Clooney ainsi que Bill Murray prêtent leur voix aux personnages. Il remet le couvert avec L’ile aux chiens en 2018. Son film le plus connu est : The Grand Budapest Hotel (2014) qui rapporta 175 millions de dollars au box office. Tout comme Jacques Demy, Wes Anderson aime la couleur, c’est avec l’esprit vintage sa signature visuelle. Tout comme Pedro Almodovar dès la bande annonce, on reconnaît la griffe du maître.
Alexandre Desplat, le compositeur, l'ami
Il aime la symétrie et semble obsédé par le détail. Il travaille régulièrement avec le compositeur Alexandre Desplat. Tout comme Federico Fellini et Nino Rota, ou Sergio Leone avec Ennio Morricone, le binôme Desplat-Anderson fonctionne car le compositeur a obtenu un Oscar en 2015 pour la musique de The Grand Budapest Hotel. Wes Anderson, tout comme Federico Fellini qui fut une source d’inspiration pour le jeune homme, dessine. Il reconnaît subir l’influence du peintre David Hockney qui est célèbre pour son travail sur la couleur.
Le lecteur, grâce à l’importante iconographie, peut découvrir des photos de plateau, des affiches, ou du matériel préparatoire. C’est le dictionnaire amoureux d’un réalisateur doué et amateur de personnages loufoques. Son univers est empreint aussi d’une certaine poésie, c’est avec plaisir que l’on découvre ses proches collaborateurs qui participent à l’élaboration des rêves de ce surdoué.
Wes Anderson – La totale – de Christophe Narbonne – 288 pages – 39,95 € – Éditions E/P/A – editionsepa.fr