Anna Wintour

Ou l’éloge de l’ambition

Couverture : © Flammarion

Un règne sans partage

Qui dans le milieu de la mode ne connaît pas Anna Wintour, la grande prêtresse du magazine Vogue USA avec sa coupe de cheveux Playmobil et ses lunettes noires ? Elle fut à l’origine (contre son gré) du succès planétaire de Le diable s’habille en Prada écrit par son ex assistante Lauren Weisberger adapté au cinéma et qui décrit la dame en termes pas très élogieux…

La réussite de cette femme fascine les fashion blogueuses qui rêvent d’avoir un jour une telle destinée.  Il est vrai que son parcours et sa puissance sont atypiques dans un milieu glamour où tous les coups bas sont permis et où il est difficile de faire face à la méchanceté liée au milieu à moins d’être méchant soi-même.  Amy Odell explique tout cela dans une biographie non autorisée publiée aux Éditions Flammarion.  Amy Odell est une journaliste de mode travaillant entre autres pour : The Economiste, Time ou Cosmopolitain. Elle maitrise son sujet !

L’auteure raconte l’ascension de l’anglaise bien née, son père étant le rédacteur en chef de L’Evening Standard journal quotidien de prestige qui appartient aujourd’hui à l’oligarque russe Alexandre Lebedev.  Son père influent dans le milieu de la presse lui ouvrit bien des portes. Elle est plutôt jolie ce qui ne gâte rien. C’est une travailleuse acharnée avec une ambition chevillée au corps. Même jeune, elle rêvait déjà de prendre la direction du groupe Vogue américain et elle a réussi !

Aujourd’hui, elle règne sans partage sur le milieu de la presse haut de gamme.  On loue son talent, ses connexions haut placée, son sang froid proche de la froideur. Le talent dans son cas est indiscutable mais il est important de signaler que disposant de moyens énormes du groupe Condé Nast ou une série de mode peut coûter jusqu’à 50.000 dollars, il est plus facile de faire des séries réussies. Elle a fait du Gala au Met un événement prestigieux très rentable dont elle fut forcée, après de nombreux refus, d’inviter Kim Kardashian.

Si elle a l’habitude, lorsqu’elle prend la direction d’un nouveau magazine au sein du groupe Condé Nast, de licencier une grande partie du personnel pour placer ses pions, ce qui lui attire l’animosité. Il faut cependant lui reconnaître un certain courage d’avoir motivé le milieu de la mode pour lever des fonds en faveur de la recherche sur le Sida, fléau qui frappa très durement le monde de la mode et aussi sur le cancer du sein. Sur le Sida, le milieu ne se mobilisait en rien, les gens de la mode se tenaient à distance. Il est vrai que le milieu n’est pas connu pour son empathie…

Il est à signalé que la dame, avec son ami proche, Tom Ford et au moment de la Covid, levèrent des fonds pour venir en aide aux jeunes stylistes qui étaient en difficulté à cause de la pandémie afin de leur éviter de fermer leurs petites entreprises.

Amy Odell, n’oublie pas les faux pas de la dame car elle en fit plusieurs. Par exemple, son amour pour la vraie fourrure est très contestable quand on sait les conditions extrêmes et sanguinaires pour obtenir celle-ci. Elle est réticente à la diversité mais soutien quand même le mouvement LBGTQIA+. Elle ne choisi ses assistantes que si celles-ci sont les filles d’amis proches et de préférence bien nées ou riches. L’auteure montre la double personnalité de Anna Wintour et a interrogé ses plus proches amis et collaborateurs afin d’en dresser un portrait à la fois intime et multifacette qui fait entrer le lecteur dans les coulisses des magazines et de la mode et son univers impitoyable.

Un livre indispensable pour tous ceux qui rêvent d’embrasser cette profession et ils sont nombreux…

Anna Wintour – de Amy Odell – Éditions Flammarion 480 pages – 24 € – editions-flammarion.com

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