Balenciaga

Pape de la construction
et de l'exception

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Un ouvrage à la portée de tous

C’est une constatation : les éditeurs font des rééditions de leurs beaux livres en plus petit format et par là même, moins chers.  Cela peut toucher un plus grand public et prend moins de place dans les étagères.  Les Éditions du Regard proposent ainsi une version « poche » de la première monographie consacrée à Balenciaga sortie en 1988.

Un très bel ouvrage à la portée de tous, qui souligne l’immense talent du couturier, un maître encore aujourd’hui pour de nombreux stylistes.

Le petit Cristobal Balenciaga nait en Espagne en 1895 dans un milieu modeste, avec un père marin pêcheur et maire de son village. C’est sa mère Martina qui l’initie très jeune à la couture en lui transmettant son savoir-faire et sa passion. Selon la légende, c’est à l’âge de douze ans que la marquise de Casa Torres, alors cliente de Martina, remarque son don et son habileté. Elle lui confie alors une de ses robes en lui demandant de la reproduire. Il s’exécute, laissant transparaître son talent inné pour la couture…Son destin est en marche.

Incroyablement doué, il lance sa première maison en 1919 au pays basque espagnol, à San Sébastian, station balnéaire chic et très prisée. Le succès est au rendez-vous. Il impose rapidement son style classique et épuré en Espagne avec l’ouverture d’une première boutique à Barcelone, puis à Madrid. La guerre civile de 1936 l’oblige à quitter l’Espagne et à fermer ses trois maisons de couture (qu’il ré-ouvrira plus tard).

Après un court passage à Londres, il s’installe à Paris où il est rapidement salué par le public et unanimement reconnu par ses pairs qui le surnomment « le Maître ».  Il se lie d’amitié avec les plus grands noms de l’époque, Coco Chanel, Madeleine Vionnet, la reine du drapé et Christian Dior qui fait une entrée fracassante dans l’univers de la mode. Si tous sont mondialement reconnus pour leur talent, aucun ne fera descendre Balenciaga de son piédestal, les styles étant très différents. Monsieur Dior ira même jusqu’à l’appeler « notre maître à tous ».

Cristobal Balenciaga habille les milliardaires, les grandes familles du Gotha, et les stars comme Marlène Dietrich, Liz Taylor ou Ginger Rogers.

Très croyant et plutôt discret, le couturier fuit la presse, la publicité et est rarement vu en public. Il règne d’ailleurs une austérité monacale dans sa maison de couture. On ne parle guère ou à voix basse, les défilés, dont le public est trié sur le volet, se déroulent en silence.

Son exigence impressionne tous ceux qui travaillent avec lui dont André Courrèges et Emmanuel Ungaro.  Inspiré par les peintres espagnols et surtout de Zurbaran, l’homme a une maîtrise absolue de la construction d’un vêtement, alliée à une haute idée de l’élégance.  Ses modèles, même les plus dépouillés, impressionnent par la richesse des matières utilisées et évoquent des architectures proches de l’abstraction.

Très secret, on sait quand même que le grand couturier était homosexuel et en couple avec Wladzio d’Attainville, l’amour de sa vie qui l’avait aidé à lancer son entreprise en France.  Il fut d’ailleurs si dévasté par la mort de son amant qu’il envisagea même de fermer sa maison et c’est Christian Dior, lui-même, qui l’en dissuada.

En 1968 il fermera sans regret sa célèbre Maison, ne se reconnaissant plus dans l’époque et s’éteindra le 24 mars 1974 à 77 ans.

Riche d’une iconographie inédite illustrée par les plus grands photographes de l’époque, les passionnés de mode pourront ainsi reconstituer et admirer l’œuvre de Cristobal Balenciaga, un des plus grands couturiers de tous les temps.

On doit ce magnifique ouvrage à la journaliste Jacqueline Demornex avec le concours de Marie-Andrée Jouve qui, elle, fut responsable des archives de la maison Balenciaga.

Balenciaga – par Marie-Andrée Jouve – Texte Jacqueline Demornex – Éditions du Regard – 304 pages – 500 illustrations – 30 € pages – editions-du-regard.com

Cape du soir de roses « choux » en soie rose,
février 1966. Photo © Kublin.

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Paletot, écharpe en drap fin mastic, hiver 1950.
Courtesy American Vogue. Photo © Irving Penn.

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Droite, boléro et jupe en satin vert d’eau brodé d’argent, 1939. Archives Balenciaga, Paris. Photo © David Seidner

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