Elias

Entre grâce pure
et agitation.

elias opera lyon

Toutes les photos : © Werner Kmetitsch

Une mise en scène désordonnée

L’Opéra de Lyon a eu la bonne idée de programmer pour la première fois en France, l’Oratorio Elias de Félix Mendelssohn avec des paroles adaptées de l’Ancien Testament.  Le livret d’Elias est constitué d’un montage réalisé par le pasteur Julius Schubring (1806-1889) de différents textes de la Bible, le Livre des Rois et les Psaumes entre autres.  Felix Mendelssohn compose l’essentiel de la partition en 1846, année de la création.  Il remanie l’œuvre avant la création londonienne en avril 1847.

Placé sous la direction du chef Constantin Trinks, l’orchestre de Lyon a offert une version intense et pleine de reliefs à cet oratorio.  L’excellent Derek Welton (basse) incarnait Elias le prophète et portait, sur sa seule présence et voix, ce spectacle.  Tamara Banjesevic dans le rôle de la veuve était parfaite ainsi que Kai Rüütel-Pajula dans le rôle de l’Ange.  En fait, tout l’ensemble des musiciens et chanteurs, ont livré une performance à juste titre longuement applaudie. Saluons aussi la prouesse des chœurs placés sous la direction de Benedict Kearns. 

Derek Welton, incroyable prophète

Les décors se sont révélés très beaux dans leur dépouillement.  Il s’agissait de grillages garnis de néons qui montaient et descendaient selon l’intensité de l’action et donnaient un effet des plus réussis avec un jeu de lumière superbe. C’était novateur et parfaitement maîtrisé. Si on y ajoute la pluie qui tombait sur scène, le ravissement était complet. Un succès !

Toutefois, la mise en scène de Calixto Bieito nous a laissé perplexe.  Sous prétexte d’une modernité, qui en d’autres cas serait peut-être bienvenue, l’agitation permanente qui règnait sur le plateau nuisait à la musique. On éprouvait parfois le besoin de fermer les yeux pour se concentrer uniquement sur la partition et les chants.  Certes, les mouvements de foule sont des éléments difficiles à illustrer sur scène mais a-t-on besoin de tant de gestes frôlant parfois le grotesque (une chanteuse cherchant à se pendre avec la ceinture de son trench…).  Que dire de la présence sautillante, affolée, quasi hystérique, durant tout le spectacle et frisant l’insupportable, du Séraphin interprété par Giulia Scopelliti ?

En dépit de cette mise en scène quelque peu « désordonnée », il n’en demeure pas moins la justesse des chanteurs et la beauté des décors. Deux raisons pour ne pas bouder un plaisir finalement réussi.

Était disponible à la vente, le programme détaillé en allemand et français de l’Oratorio, un joli livret de belle facture.

À venir : Barbe Bleue – dès le 24 janvier 2024 – Opéra de Lyon – Place de la Comédie 69001 Lyon – opera-lyon.com

Elias

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