frank horvat 50-65

Ou le (beau) mélange des genres...

Couverture : © Éditions de la Martinière

Une carrière exceptionnelle

Pour tous les admirateurs de Frank Horvat qui n’auront pas la possibilité de se rendre à Paris pour découvrir la belle exposition consacrée au photographe Frank Horvat et ce jusqu’au 17 septembre au Jeu de Paume, auront toujours la possibilité d’acheter le (très) beau livre et catalogue de l’exposition publié par les Éditions de la Martinière.

Les gens de la mode – ancienne génération – connaissent tous le travail de Horvat via ses photos publiées dans les plus grands magazines de mode (Jardin des modes, Vogue, Harper’s Bazaar.) Ils seront surpris de découvrir ses clichés de la « vraie vie » et avec des « vrais gens. » Le milieu de la mode et ses acteurs vivent dans un monde clos géré par des codes cruels. Le monde extérieur leur est totalement étranger. Il suffit de regarder les excès de la fashion week dans différentes capitales dans le monde.

Frank Horvat est né en Italie de parents juifs originaires d’Europe centrale et réfugiés en Suisse dès 1939. C’est donc avec curiosité qu’au fil des pages, on suit le parcours de ce photographe de génie qui commence à manier les appareils photos en 1950. Entre 1952 et 1955 ses premiers voyages en tant que photojournaliste au Pakistan, Inde, Israël, Angleterre lui valent de nombreuses publications dans la presse internationale.

Ses clichés d’un mariage aux Indes ou dans les mines de Borinage en Belgique sont aussi marquantes que celles de mannequins sophistiqués. Que dire du cliché d’un combat de boxe entre enfants à Londres ? Rien, le cliché est suffisamment fort, il n’y a rien à ajouter. Sa série sur les prostituées de Pigalle à Paris et le cabaret de striptease le Sphinx aussi à Pigalle, est tout simplement chargée en émotion voire tristesse malgré les sourires de façade.

La photo de l’immorale collaboratrice avec les Allemands sous l’occupation, la couturière Coco Chanel guettant tel un vautour depuis son célèbre escalier la réaction de la salle lors d’un de ses défilés. Rappelons que la dame dénonça ses partenaires, la famille Wertheimer, qui étaient juifs, à la Gestapo pour pouvoir récupérer les droits de son célèbre parfum le N°5. L’élégance chez cette femme n’était qu’apparente… L’humanisme du photographe lui donne envie de mélanger deux univers qui s’ignorent, la rue et la mode. Il mêle les top models de l’époque avec les gens de la rue, c’est nouveau ! Le milieu de la mode est sans cesse à la recherche de la nouveauté et ce jusqu’à l’absurde.

Hovart inspire toujours les photographes de mode dont Peter Lindbergh, maitre du noir & blanc et autre génie de la photographie et du portrait. Ont doit ce magnifique ouvrage à trois personnes : Virginie Chardin, Susanna Brown et Quentin Bajac. Qu’ils en soient remerciés !

Frank Horvat – 50 – 65 de Virginie Chardin, Susanna Brown, Quentin Bajac – Éditions de La Martinière – 288 pages – 45 € – editionsdelamartiniere.fr

© Frank Horvat, Deborah Dixon et Federico Fellini, haute couture italienne, Rome, Italie, pour Harper’s Bazaar, 1962

© Frank Horvat, Iris Bianchi et Agnès Varda, Paris, haute couture française, pour Harper’s Bazaar, 1962

FRANK HORVAT 50-65​

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