La Côte d'azur de harriet thorpe
Architecture et intérieurs d'exception

Terre d'accueil de la génération perdue

Page.7 – Côte d’Azur Living – Gestalten 2025 (Les cèdres Saint-Jean Cap-Ferrat, Alpes Maritines) © Ambroise Tézenas
Cet ouvrage réalisé par Harriet Thorpe, journaliste et éditrice londonienne spécialisée dans l’architecture, l’urbanisme et le design, nous fait découvrir les différents styles de demeures et aménagements intérieurs de la Côte d’Azur. Du XVIIIe au XXIe siècle, l’auteure décrit les influences culturelles qui ont offert un large spectre du design dans la région.
Ce lieu d’une beauté absolue attire depuis des décennies les touristes du monde entier. Au XIXè siècle grâce aux routes et chemins de fer, elle séduit l’élite de différents pays, rois, princes, tsars, riches désœuvrés venus du monde entier. Charmés par le climat et la magie des paysages méditerranéens, certains se font construire des résidences somptueuses avec de superbes jardins. On pense bien sûr aux villas de Béatrice Ephrussi de Rotschild à Saint Jean Cap-Ferrat, du roi Léopold II et sa villa italienne à Saint Jean Cap-Ferrat ou encore du politicien Théodore Reinach et sa Villa Kérylos à Beaulieu sur mer. C’est aussi là que l’hôtelier César Ritz se lie d’amitié avec le prince de Galles, fils de la reine Victoria. Après la première guerre mondiale et durant les années vingt, l’écrivain F. Scott Fitzgerald draine avec lui ses amis des arts et de la musique. S’y ajoutent les milliardaires américains dont le couple Sarah et Gerald Murphy qui rassemble chez eux des peintres (Pablo Picasso, Fernand Léger), des écrivains (Hemingway, Dorothy Parker), des musiciens (Cole Porter) que l’on nomme La génération perdue. La Côte d’Azur est désormais la côte de tous les plaisirs.
L’exclusivité d’un paradis français
La modernité s’impose aussi dans les constructions réalisées par des architectes brillants comme Eileen Gray et sa maison E-1027 à Roquebrune Cap-Martin ou Robert Mallet-Stevens avec la villa Noailles à Hyères. Jean Cocteau a lui, tatoué les murs de la villa Santo Sospir (Soupir sacré en français) à Saint-Jean Cap-Ferrat.Les années 50 amènent son lot de stars de cinéma attiré par le Festival de Cannes qui fête aujourd’hui son soixante-dix-huitième anniversaire.
On vient aussi découvrir la French Riviera dans l’espoir d’apercevoir Brigitte Bardot, star ultime au sommet de sa gloire. Le riche industriel Pierre Bernard, commande à l’architecte hongrois Antti Lovag en 1975, le célèbre Palais Bulles de Théoule-sur-Mer. En 1991, le couturier visionnaire Pierre Cardin l’achète pour un prix dérisoire. Il est aujourd’hui en vente pour 400 millions d’euros.
Témoignage précieux de la beauté d’antan
Succès oblige, la Côte d’Azur subit la venue de nouveaux riches, voyants et bruyants. Ce phénomène fait se retirer dans les terres et particulièrement les Alpilles, la clientèle élégante, mondaine et discrète. Cette dernière préfère les mas imposants à la décoration d’une simplicité provençale. La beauté de ces demeures magnifiques, chacune unique dans son genre, nous éblouit au fil des pages de ce très beau livre, témoignage d’hier et d’aujourd’hui.
Sylvie DI MEO
PS/ Ce livre est disponible en anglais.
La Côte d’Azur – architectures et intérieurs – de Harriet Thorpe – Éditions Gestalten – 256 pages – 60 € – gestalten.com