Lost boys & fairies - arte

Une série touchée par les féés

                                                                         Toutes les photos : © Duck Soup & all 3 Media International

Une chanson inoubliable!

Le 17 mai dernier c’était la journée contre l’homophobie et le samedi 28 juin, aura lieu à Paris, La Marche des Fiertés 2025.  

Arte que l’on sait sensible à la cause LGBTQA+ a offert aux spectateurs une mini série absolument remarquable sur un sujet toujours sensible, l’adoption par un couple gay d’un enfant, ce qui est un désir voire un besoin chez certains mais peut se révéler être un parcours du combattant, si vous n’êtes ni riche ni célèbre.

Un casting parfait, des acteurs bouleversants

L’histoire : Gabriel et Andy, couple gay de Cardif, très amoureux, entreprennent des démarches pour adopter un enfant. Saupoudré d’humour et de numéros musicaux, cette poignante mini-série britannique retrace en trois actes leur parcours semé de doutes et d’espoirs et questionne avec sensibilité et intelligence sur les défis de la parentalité. Avant tout, Il faut mettre l’accent sur les acteurs : les deux héros, Sion Daniel Young (Gabriel) et Kra Kee (Andy) jusqu’aux seconds rôles et l’enfant (Leo Harris), sont bouleversants de vérité. L’empathie et l’émotion sont instantanées tant leur jeu est criant de vérité. 

Where do you go my lovely ? 

En 1969, une jolie chanson sur une très belle femme riche qui pourrait être une icone gay, est devenue un très grand succès : Where do you go to my lovely de Peter Sarstedt ouvre le premier volet et transporte directement l’action dans le passé.  Elle revient régulièrement tout comme les souvenirs de ce qu’était la condition des gays dans ces années-là. Le passé des deux jeunes hommes s’incruste au fil de la narration en images fortes et émouvantes. Ils ont vécu la honte d’être gays, sur fond d’éducation religieuse et de harcèlement scolaire et s’interrogent au fil des procédures sur leur décision. L’adolescence d’un jeune homme gay n’est pas sans problèmes que ce soit en 1969 ou aujourd’hui encore. Il suffit de consulter l’association Le Refuge qui recueille des ados jetés à la rue par leurs géniteurs parce qu’ils sont gays… Heureusement dans cette série, tout est compensé par un humour percutant et très présent qui fait apparaître la vie plus drôle qu’elle ne l’est en réalité… 

Clin d’œil à Priscilla, Queen of the desert

Il est impossible de ne pas penser au film Priscilla, Queen of the desert. Gabriel travaille comme drag-queen dans un cabaret, il chante plutôt bien. Il fabrique lui-même ses costumes de scène flamboyants. Dans ce cabaret, cette petite communauté d’artistes, haute en couleur, est plus soudée qu’il n’y paraît. Au fil des épisodes sont abordés les thèmes de l’alcoolisme qui sert de rempart contre un extérieur hostile et homophobe et des drogues souvent prises lors de soirées sexuelles très débridées et imprudentes car le Sida est toujours hélas présent. Va-t-on confier un enfant de sept ans (Jake) vif et intelligent mais traumatisé par ses parents à un jeune couple dont un des partenaires a avoué son addiction aux drogues ? Et comment se faire aimer de cet enfant qui est un parfait inconnu au caractère déjà affirmé ? 

Une série touchante et sensible

Le réalisateur Daf James s’est inspiré de sa propre histoire, voilà pourquoi on y croit de suite. C’est la vraie vie et non une fiction masquée par le maquillage et les paillettes. Que l’on soit gay ou non, que l’on cherche à adopter ou pas, on ne peut résister à ces trois épisodes passant du rire aux larmes. Et l’on s’interroge encore aujourd’hui, pourquoi tant de haine envers des couples débordants d’amour qui souhaitent offrir un foyer a un enfant blessé par la vie ? Une série nécessaire qui en ces temps de harcèlement menant parfois à la mort d’adolescents devrait être projetée dans les collèges et lycées. 

Christian CHARRAT

 Lost Boys & Fairies-Arte – de Daf James, mini-série de 3 épisodes – à voir et à revoir sur la plateforme arte.tv

P.S/ Fairie, désigne en argot anglais, un homosexuel. En français, c’est littéralement une fée… L’occasion aussi de lire Fairyland d’Alysia Abbott paru chez 10-18. 

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