MUSÉE COUTY -Lyon ville rêvée

« A quoi ressemblerait Lyon si on la composait à partir des images que nous en ont livré les peintres depuis le début du XXe siècle ? » demande Bernard Gouttenoire, critique d’art. La réponse est visible dans l’exposition « Lyon ville rêvée » présentée jusqu’au 18 janvier 2026 au musée Jean Couty. Elle rassemble une centaine d’œuvres (peintures, aquarelles, dessins et sculptures) réalisées par une cinquantaine d’artistes lyonnais. 

Son intérêt est de s’articuler autour de trois sections : une rencontre entre héritage et création actuelle avec des signatures emblématiques, un espace consacré à Jean Fusaro, peintre centenaire en 2025, et un ensemble de portraits de Jean Couty réalisés, hier et aujourd’hui, par ses confrères. La bonne idée de Charles Couty, fils du peintre et fondateur du musée.

Des signatures qui comptent

Des chefs-d’oeuvre côte à côte, Fusaro, Couty, Truphemus en format XXL : l’entrée affiche les promesses de « Lyon, ville rêvée » ; « Lyon ville aimée » ajoute Lydia Harambourg, historienne d’art face à cet ensemble fort et foisonnant. Les lumineux Archers de Jean Fusaro côtoient une composition construite et colorée de Lyon signée Couty, un Quai de Saône diaphane de Truphemus et la palette sculptée de Cottavoz. 

Plus loin, on croise l’énergie de Patrice Giorda à la Confluence, la luminosité maîtrisée d’Alain Chevrette à la buvette nocturne de Bellecour, l’intérêt de Poupée Caussin Bellon pour le tadelakt (poudre de marbre) et les rythmes irradiants de Fabienne Amiel autour de l’Hôtel-Dieu. Et tant de grand noms prêtés par des collectionneurs particuliers ou des musées, que l’on a rarement l’occasion de voir (c’est l’autre intérêt de cet accrochage) : Pierre Combet-Descombes, Régis Bernard, Henri Lachièze-Rey , Antoine Chartres, Robert Duran, René-Maria Burlet, Adrien Bas ….

N’oubliez pas de vous pencher sur la vitrine de la grande salle, on découvre les photos des artistes au travail.

Un espace pour les cent ans de Fusaro

On retrouve à l’étage cet espace consacré à Jean Fusaro. Les vues exhalent son amour de la peinture et de sa ville : Bellecour envisagée sous tous les angles, liée à tant de souvenirs d’enfance, plus les quais de Saône, le pont Lafayette…. Présent lors de la visite de presse, élégant dans son costume trois pièces, le peintre aujourd’hui centenaire travaille encore tous les jours. Il regrette juste la disparition du brouillard qui donnait à la cité une grande part de mystère.

Les visages de Jean Couty

S’il est un peintre reconnu au niveau national, Jean Couty a été profondément inspiré par sa ville natale. Domicilié en face de l’île Barbe, ce descendant de maçons de la Creuse a beaucoup flâné sur les quais de Saône. On distingue dans l’œuvre de cet humaniste, sa formation d’architecte, son intérêt pour les églises, romanes notamment, et sa fascination pour les chantiers. Sa toile sur la construction du métro lui a d’ailleurs valu d’être lauréat du Grand prix des Témoins de leur temps, en 1975. Mais l’originalité de cette exposition est de réunir une vingtaine d’autoportraits et de portraits, réalisés hier et aujourd’hui (par Giorda, Ariel, Favrene, Champin de Lyon … et même Alain Vavro, illustrateur apprécié de Paul Bocuse)

En partant, jetez un coup d’oeil à une petite vitrine située à gauche : Charles Couty et son épouse Myriam ont convié Damien Colcombet, le sculpteur de la girafe et du girafon installés dans le parc de la Tête d’Or ainsi que les Anooki, personnages stars de la Fête des lumières. Une touche finale amusante !

Isabelle BRIONE

Lyon, ville rêvée – Lyon vue par les artistes lyonnais du XXe siècle à nos jours jusqu’au 18 janvier 2026. Musée Jean Couty 1, place Henri Barbusse, Lyon 9^e. Tél : 04 72 42 20 00. Plein tarif : 6 € Gratuit pour les – de 12 ans. Catalogue illustré : 13 euros – museejeancouty.f